L’encours de la dette publique au Burkina Faso ou le montant total des emprunts de l’Etat, s’est soldé à plus de 5241,8 milliards de Fcfa au premier trimestre 2021, contre 4253 milliards à la même période en 2020.
Burkina Faso: Accroissement de 23% de la dette publique en 2021
Comparée à fin 2020, la dette a augmenté de 9,71% contre 23,25% fin mars de l’année dernière. Cette échappée de la dette publique du pays de Rock Marc Christian Kaboré (constituée de 48,9% de dette extérieure et 51,1% de dette intérieure) se traduirait par une hausse des emprunts du Burkina Faso sur les marchés monétaires et financiers internationaux.
Objectif, relancer et renforcer ses ressources dans un contexte d’impact de la pandémie de covid-19 et et de menaces terroristes auxquels fait face le pays ces dernières années. Avec une dette projetée à 43% du PIB en 2020 et 43,3% en 2021, le risque de surendettement du pays reste modéré.
Le pays a signé l’accord pour bénéficier de l’initiative sur la suspension des intérêts de la dette (DSSI) le 16 décembre 2020. Suite à l’atteinte du point d’achèvement en juin 2002 de l’initiative pays pauvres très endettés (PPTE), le Burkina Faso a bénéficié d’un important allègement de dette, notamment de la part des créanciers multilatéraux et de ceux du Club de Paris (annulation de plus de 97% de leurs créances).
Des efforts supplémentaires ont été accordés par les institutions multilatérales fin 2005 au titre de l’Initiative d’allègement de la dette multilatérale (IADM). A fin 2019, l’encours de la dette était de 40% du PIB, avec pour la première fois une légère prédominance de la dette domestique (50,2% du stock total), caractérisée par son coût élevé (5 fois plus chère que la dette extérieure) et des maturités courtes (2,8 ans contre 14,2 ans pour la dette extérieure) qui ont incité les autorités nationales à prévoir une reprofilage de la dette en 2020.
Après les chocs externes des années 2014 et 2015, l’économie burkinabè a connu un net rebond en 2016 (+5,9%) et a continué sa progression jusqu’en 2018 avec une croissance qui a atteint 6,8%, malgré les problèmes sécuritaires, l’impact des grèves dans le secteur public et l’assainissement des finances publiques conduisant à la contraction des dépenses d’investissement.
En 2019, l’économie a continué de montrer une certaine résilience avec une croissance de 5,7% (les activités économiques étant concentrées dans les zones encore sécurisées du pays, dont le plateau Mossi). Les dépenses courantes se sont cependant maintenues à un niveau élevé en raison du poids de la masse salariale (9,2% du PIB et 52% des dépenses courantes), des dépenses sécuritaires (de l’ordre de 4 % du PIB) et des investissements (7,5% du PIB).
Selon la banque mondiale, le PIB réel du Burkina Faso s’est contracté de 0,2 % en 2020, alors qu’il avait augmenté de 5,7 % en 2019, en raison principalement du ralentissement de l’activité dans le commerce, les transports, le tourisme et l’hôtellerie, qui résulte en grande partie des mesures prises pour contenir la propagation de la COVID-19.
Le taux d’inflation, de –3,2 % en 2019, a augmenté à 1,4 % en 2020, surtout en raison de la hausse des prix des denrées alimentaires, après une chute de 3,2 % en 2019.