La scène est rapportée par Ange Kessi Kouamé, le procureur militaire du gouvernement de Côte d’Ivoire. Un policier a été contraint de débourser la somme de 100 000 francs CFA pour avoir perdu les pièces du véhicule d’un conducteur de taxi.
Ange Kessi en colère contre un policier
Le jour des faits, le nommé S.T est à bord de son taxi à la recherche de sa pitance quotidienne. À un moment, le chauffeur est sommé par le sergent B.I de stationner pour un contrôle de routine. Le taximan obtempère et remet sa carte grise au policier. Curieusement, le sergent de police saisit la pièce et retourne sur la route pour siffler d’autres véhicules. Tranquillement assis dans sa voiture, S.T attend que le sergent lui remette sa carte grise. Voyant que l’homme en tenue ne se manifeste pas, le chauffeur de taxi part aux nouvelles. « Trouve-moi au commissariat après, actuellement je n’ai pas le temps », déclare le policier.
N’ayant pas le choix, S.T fonce au commissariat et tombe sur le policier qui a en sa possession sa carte grise. L’agent de police ne se gêne pas et confie à son interlocuteur qu’il a égaré la pièce. Le sergent B.I propose de faire des duplicatas. Le policier se propose de payer les frais, mais trouve le prix trop élevé. S.T passe des mois sans la pièce afférente à son véhicule. Il décide donc de porter l’affaire devant Ange Kessi Kouamé. Le commissaire du gouvernement convoque le policier et le taximan au parquet. Le sergent B.I ne fait pas de difficulté pour reconnaitre les faits. Il n’en faut pas plus pour susciter la colère du commissaire du gouvernement. Finalement, l’agent de police paie 100 000 francs CFA.
« Vous avez eu la chance que le conducteur du taxi a demandé 100 000 francs CFA pour refaire ses pièces. S’il disait un million, vous alliez payer. Ce que vous enseigne la procédure pénale à l’école et dans la vie de tous les jours, c’est de ne pas prendre les pièces des gens et les garder par-devers vous. Si un agent des forces de l’ordre interpelle un automobiliste pour une contravention, il doit le verbaliser sur place en fonction de la gravité de la faute. Il n’est dit nulle part qu’on doit retirer la pièce de quelqu’un et inviter cette personne à aller la retirer à la brigade ou au commissariat. L’agent qui agit ainsi encourt 2 à 5 ans de prison pour violation de consigne. Je vous donne deux options. Soit vous payez les 100 000 qu’il vous a demandés pour refaire ses pièces, soit je vous mets aux arrêts pour violation de consigne », clarifie Ange Kessi.
Le commissaire du gouvernement qu’un élément des forces de l’ordre ne peut pas prendre les pièces d’un automobiliste et aller les déposer au bureau.