Au Mali, en 2014, une affaire d’achat d’avion présidentiel et d’équipements militaires avait défrayé la chronique, avant d’être classée sans suite, quatre années plus tard, par la justice malienne. Le procureur général près la Cour suprême, vient de relancer les débats, ainsi que l’éventualité d’un procès.
Mali : Affaire « achat d’avion présidentiel et équipements militaires en 2014 », « Accusés, levez-vous ! »
Ibrahim Boubacar Keita, alors Président de la République, avait autorisé le gouvernement malien à acheter un avion présidentiel à près de 20 milliards de FCFA, ainsi que la signature de plusieurs contrats portant fourniture d’équipements militaires à coût de dizaines de milliards de FCFA. Ces transactions étaient cependant entachées de surfacturations et de nombreuses anomalies, selon un rapport de la Cour des comptes malienne. Mais contre toute attente, l’affaire avait été classée sans suite par la justice malienne en 2018.
Ministres, Conseillers du président de la République, Hommes d’affaires, dont le Premier ministre Soumeylou Boubeye Maïga, ministre de la Défense au moment des faits, étaient incriminés dans cette affaire d’avion présidentielle, qui n’ira cependant pas loin eu égard à la suite judiciaire que les autorités d’alors avaient voulu lui donner.
Le dossier avait cependant été dépoussiéré, en mars 2020, à l’initiative de Malick Coulibaly, ministre de la Justice de l’époque. Même si certaines personnalités citées dans l’affaire, dont l’ex-conseiller du président IBK, Mamadou Camara, ont été blanchies, Mamadou Timbo, Procureur général près la Cour Suprême du Mali, vient de relancer l’affaire sur les antennes de l’ORTM, la télévision nationale.
« Des enquêtes complémentaires ont été menées, et les ministres qui devaient être entendus l’ont été », a déclaré le procureur général.
Nous apprenons d’ailleurs que, ce jeudi 26 août, l’ancien chef du Gouvernement, Soumeylou Boubeye Maiga, a été placé sous mandat de dépôt dans une affaire d’ « atteinte aux biens publics ». Le procureur général avait également expliqué que « la Haute Cour de justice, censée juger le président ou les membres du gouvernement, n’est actuellement pas fonctionnelle du fait de la période de transition. C’est donc devant la cour d’assises que l’affaire devra être jugée », avait indiqué RFI. Même si cette procédure est décriée par de nombreux observateurs, qui crient à un coup d’éclat des autorités de la transition pour se donner bonne presse auprès de la population malienne.