L’affaire Touré Al Moustapha continue de secouer le Sénat ivoirien. Djouha Kehi Édouard, Sénateur RHDP, président du groupe, est monté au créneau pour dire sa part de vérité dans cette affaire pour laquelle le Procureur de la République demande la levée de l’immunité de certains Sénateurs.
Djouha Kehi Édouard (Sénateur RHDP) : « Nous suivons de très près les actions du Procureur »
« Faux et usage de faux commis dans des documents administratifs, Escroquerie portant sur du numéraire, Corruption et Blanchiments de capitaux », tels sont les accusations que le Procureur de la République, Richard Adou, porte contre l’homme d’affaires Touré Aladji Moussa Moustapha plus connu sous le pseudonyme de Touré Al Moustapha. Dans cette affaire, le chef du parquet ivoirien fait au Sénat, une « demande aux fins d’autorisation de poursuite… des sénateurs impliqués dans ces faits ».
Jeannot Ahoussou Kouadio, Président du Sénat, très remonté contre ses collègues incriminés, était alors monté au créneau pour leur faire cette mise en garde : « Vous ne devez pas vendre les bons d’achat de votre dotation en véhicules à des individus. » Cette affaire fait suite à une plainte déposée par le Secrétaire général du Sénat devant les autorités judiciaires ivoiriennes, le 22 janvier 2020. Le principal mis en cause, Touré Al Moustapha, alias Don Moutchatcho, est d’ailleurs écroué à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (MACA).
Se confiant au confrère Fratmat.info, le vénérable Djouha Kehi Édouard, Sénateur RHDP, a d’entrée, condamné cet acte dans lequel certains de ses collègues sont cités : « Nous sommes attachés à notre réputation et à la gestion saine des deniers mis à notre disposition. Et seule la loi peut permettre de garantir cela. Nous suivons de très près les actions du procureur de la République. »
Mais loin de protéger les siens, le Président du groupe parlementaire RHDP (Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix, parti d’Alassane Ouattara) explique que « des Sénateurs peuvent être de simples victimes, des acteurs ou même des facilitateurs dans cette mauvaise histoire ». Seule une enquête pourrait, selon lui, déterminer la responsabilité de chacun dans cette affaire, qui n’honore d’ailleurs pas leur Institution.
« Nous n’avons pas vocation à nous soustraire à la loi, dont nous-mêmes sommes acteurs de l’adoption… Nous attendons que l’enquête soit complète afin que nous sachions les tenants et les aboutissants et que les mesures correctionnelles soient bien appliquées aux fautifs », s’est-il voulu formel, lors de l’entretien téléphonique avec le confrère.