Des policiers maliens ont fait irruption, vendredi, à la prison de Bamako, et sous la pression de leurs armes, ont obtenu la libération de Oumar Samaké, leur chef chargé de la lutte antiterroriste. Cette intrusion dans le milieu carcéral n’a pas été du goût du gouvernement de transition ainsi que des organisations des droits de l’homme.
L’acte « condamnable » des policiers maliens qui irrite le gouvernement de Transition
La tension est montée d’un cran à Bamako, vendredi. Et pour cause, des policiers maliens, armes en mains, ont bruyamment manifesté à la prison de Bamako. Manifestation qui a abouti à la libération du commissaire divisionnaire Oumar Samaké. Ce chef des Forces spéciales antiterroristes avait été arrêt dans le cadre de son rôle présumé dans la répression sanglante de la contestation en juillet 2020, lors des mouvements de contestations contre le pouvoir d’Ibrahim Boubacar Keïta.
Écroué vendredi, le commissaire n’aura passé que quelques heures en prison, car dès l’arrivée « en grand nombre bien armé » des policiers à la grande prison de la capitale malienne, les gardes pénitentiaires ont laissé faire. « Nous n’avons pas fait la résistance, ils sont partis avec Oumar Samaké sans incident », a expliqué à l’AFP l’un des surveillants de la prison centrale. Une source du ministère malien de la Justice évoque pour sa part un « souci de paix » pour justifier cette libération sans résistance de ce haut dignitaire de la sécurité du régime IBK.
Les condamnations de cet acte n’ont cependant pas manqué de fuser çà et là. « Acte condamnable » « événements désastreux », La Synergie des sections syndicales des surveillants de prison du Mali a évoqué « des événements désastreux » et a appelé les autorités à « prendre leurs responsabilités pour éviter une situation regrettable », « atteinte grave à la démocratie et à l’État de droit », pouvait-on lire entre autres réaction à propos de cette libération cavalière de Commissaire Samaké.
« Le gouvernement demande à tout le monde de se rassurer », a indiqué le gouvernement de transition dans un communiqué publié, ce samedi. La Synergie des sections syndicales des surveillants de prison du Mali appelle toutefois les autorités maliennes à « prendre leurs responsabilités pour éviter une situation regrettable ».