Des négociations sont en cours entre les autorités de la transition malienne et la société Wagner. Mais avant tout accord entre les deux parties, Paris exprime d’ores et déjà ses inquiétudes et les lourdes conséquences qui pourraient en résulter.
Pas de Wagner au Mali, prévient Paris
« Le Mali entend diversifier ses relations, nous parlons avec tout le monde », a tranché d’office le colonel Sadio Camara, ministre malien de la Défense. Cette haute autorité de la transition malienne vient ainsi jeter le pavé dans la mare, alors que question des négociations entre Bamako et la société de sécurité privée russe, Wagner, suscitent de nombreuses réactions hostiles.
À en croire de nombreux confrères, si cet accord « en téléchargement » est bien validé, Wagner pourrait envoyer des mercenaires russes, avoisinant le millier », pour diverses opérations de sécurités au Mali. Ces paramilitaires Russes, non reconnus officiellement par le Kremlin, pourraient par ailleurs être chargés de former les Forces armées maliennes (FAMa) et assurer la protection des dirigeants, selon le ministre de la Défense.
Cette présence du groupe Wagner au Mali n’est cependant pas désirée par les autorités françaises, qui n’ont pas manqué de donner de la voix. Pour Florence Parly, Ministre française des Armées, les négociations en cours entre Bamako et Wagner apparaissent « extrêmement préoccupantes et contradictoires » eu égard à la présence militaire de la France dans le Sahel à travers l’opération Barkhane.
Même son de cloche pour Jean-Yves Le Drian, chef de la diplomatie française, qui évoque pour sa part une présence russe « absolument inconciliable » avec la présence militaire française. Les autorités françaises menacent par ailleurs de retirer leurs troupes du mali, au cas où cet accord avec Wagner venait à être signé.
Quoi qu’il en soit, Assimi Goita et « les autorités de transition veulent montrer à l’opinion malienne leur indépendance et leur force », note RFI. Et ce, en dépit de quelques pressions de la communauté internationale sur Bamako pour respecter le chronogramme de sortie de crise, qui fixe les élections générales en février 2022. Une date qui devient d’ailleurs de plus en plus improbable.