La rébellion de 2002 livre peu à peu ses secrets. L’un des anciens membres du MPCI a publié sur sa page Facebook, l’engagement pris par les rebelles de 2002 avant de lancer leur offensive.
Les rebelles de 2002 ont « tous juré sur le Coran » avant de passer à l’attaque
Dix-neuf (19) ans après, les langues se dénouent à propos de ce qui a précédé l’attaque de 2002. Exilés au Burkina Faso, des militaires ivoiriens et leurs instructeurs, y compris la branche politique de la rébellion naissante avaient alors décidé de lancer un assaut sur la Côte d’Ivoire. Mais avant de quitter leur résidence de Ouaga 2000, ces rebelles de 2002 avaient posé un acte fort. « Avant de revenir en Côte d’Ivoire pour l’attaque du 19 septembre 2002, ils ont tous juré sur le Coran », a publié sur sa page Facebook, el Hadj Mamadou Traoré.
Propos par ailleurs attesté dans le livre de Joachim Beugré COTE D’IVOIRE 2002. LES DESSOUS D’UNE RÉBELLION à la page 78 : « Avant de lever le camp, la centaine de combattants, leur chef IB (Ibrahim Coulibaly) et leur instructeur Guillaume Soro, leur instructeur politique, scellent un pacte. »
Loin d’être anodin, cet acte posé sur le livre saint des musulmans revêt un caractère sacré dans la mesure où, explique le proche de Guillaume Soro, qu’il s’agit ici de « prendre un engagement fort avec Dieu ». Aussi, précise-t-il : « Renier cet engagement équivaut à s’attirer la colère de Dieu. »
Poursuivant, l’ancien membre du Mouvement patriotique de Côte d’Ivoire (MPCI) ajoute, détail à l’appui, les différents engagements pris à travers ce pacte. La main posée sur le Coran, ils jurent chacun à son tour sur trois choses :
1. IB est le chef du MPCI. En cas de succès, c’est lui qui dirigera le pays pendant la transition.
2. En cas d’échec, il faut diviser le pays en deux et occuper la moitié nord à partir de Bouaké. Autant mourir au front que de vivre l’exil à Ouaga.
3. Celui qui trahit la cause trouvera la mort sur son chemin. »
« Tous ceux, parmi eux, qui ont trahi leur cause ont en effet trouvé la mort sur le chemin », a fait savoir l’ancien Directeur de l’INFS (Institut national de formation sociale), avant de prévenir : « Gardons-nous de jurer sur le Coran et de renier l’engagement que nous y avons pris. »