Définitivement acquitté des charges pour lesquelles il était poursuivi à La Haye, Charles Blé Goudé a décidé de passer à l’offensive contre la Cour pénale internationale dans une action en indemnité pour ses années « injustement » passées en prison. La Cour de La Haye a pour ce faire lancé un ultimatum au procureur de la CPI.
Affaire indemnisation de Blé Goudé : Voici le délai accordé au procureur de la CPI
Charles Blé Goudé affirmait, deux semaines plus tôt, dans une publication sur sa page Facebook : « Hier jeudi 09 septembre 2021, mon équipe de défense et moi-même avons déposé une demande d’indemnité compensatoire pour poursuites et détention injustifiées. »
L’ancien leader des jeunes patriotes demandait en effet « la somme de 819 300 euros (536.641.500 FCFA) ou à titre subsidiaire (secondaire) attribuer la somme de 381.900 euros (250.144.500 FCFA pour l’erreur judiciaire qu’il a subie », et ce, conformément à l’article 85 du Statut de Rome.
Le Bureau du procureur de la Cour pénale internationale (CPI) avait alors demandé, le 17 septembre, une autorisation de répondre, au fond, à cette requête de Blé Goudé Charles, tout en prenant soin de préciser que « toute audience sur la question ne se tienne pas avant février 2022 ».
Si la CPI a accédé à l’idée de report du délai demandé par le successeur de Fatou Bensouda tenant compte du fait que « l’Accusation doit avoir la possibilité de présenter ses arguments… par écrit », « la Chambre considère qu’il est approprié de prolonger le délai de réponse au-delà des dix jours habituels, mais ne considère pas que le délai demandé par l’Accusation soit raisonnable ». Par conséquent, « la date limite pour la réponse de l’Accusation sur le fond est fixée au 15 novembre 2021 ».
La Chambre ajoute par ailleurs qu’ « en ce qui concerne la demande d’audition de M. Blé Goudé et la réponse de l’Accusation sur la réponse de l’Accusation sur le calendrier de l’audience, la Chambre considère qu’il n’est pas audience avant de recevoir les observations écrites. La demande de M. Blé Goudé sera réexaminée une fois que les observations écrites auront été reçues ».
Voilà donc qui met le procureur dos au mur dans le dossier d’indemnisation de Charles Blé Goudé. Quant au Bureau du conseil public pour les victimes (BCPV), dirigé par Paolina Massidda, instruction lui est donnée de « fournir l’explication susmentionnée dans les sept jours à compter de la notification de la présente ordonnance ».
La pression a changé de camp, comme on le dit à Abidjan.