C’est sans détour que Choguel Maiga s’est exprimé sur les ondes de RFI et France 24. Dans cette interview exclusive, le Premier ministre de la transition malienne a évoqué l’éventuel report des élections générales, et surtout l’épineuse question de supposées discussions entre Bamako et le groupe Wagner.
Choguel Maiga en quête de « solutions » pour la sécurité au Mali
La visite à Bamako de Florence Parly, ministre française des Armées, n’aura pas totalement dissipé la grande suspicion pendante, ces derniers mois, sur un éventuel contrat en discussion entre les autorités maliennes et le groupe Wagner en vue de l’envoi de mercenaires et paramilitaires Russes au Mali.
En marge de l’Assemblée générale des Nations unies, Choguel Maiga a évoqué, au cours de cet entretien, que son pays fait face à de nombreux défis, notamment « la sécurité », « la lutte contre l’injustice et la corruption », ainsi que « les réformes politiques et institutionnelles ».
Mais là où le Premier ministre malien a insisté, c’est surtout la suspension annoncée des opérations militaires de la force française Bakhane dans un pays où le terrorisme a encore pignon sur rue. « C’est par les médias que nous l’avons appris, alors que nous avons un accord de défense entre nous », s’est insurgé le chef du gouvernement du Mali.
Le collaborateur du chef d’État Assimi Goita a tenu à rappeler les engagements que Paris avait pris vis-à-vis de Bamako. « Le Président de la République française d’alors, François Hollande, avait indiqué l’objectif de l’opération Serval, plus tard transformée en Barkhane. Premièrement, détruire le terrorisme. Deuxièmement, restaurer l’autorité de l’État malien sur l’ensemble du territoire. Troisièment, appliquer les résolutions des Nations Unies », a indiqué Choguel Maiga, avant de faire ce constat : « Huit ans après, le terrorisme n’est plus à Kidal, mais il s’est métastasé et les deux tiers du territoire sont aujourd’hui envahis par les terroristes. Huit ans après, l’État malien n’a toujours pas sa souveraineté sur l’ensemble du territoire. » En pareille occurrence, « il faut s’interroger sur la pertinence de la prescription qui a été faite au malade Mali ».
Aussi, en vertu de sa volonté de chercher des « solutions » pour la défense des personnes et des biens », l’État malien cherche des « solutions à leurs problèmes » avec « des partenaires qui ne sont pas exclusifs ». Puis, il s’est voulu formel en évoquant la question de Wagner : « Moi, je ne connais pas de groupe Wagner. C’est la presse et vous qui le dites. Le jour où le gouvernement malien va signer un accord, et ce n’est pas pour longtemps, on rendra public avec qui on a signé, et en ce moment, je serai prêt à répondre à toutes les questions. »