Le sultan Ibrahim Mbombo Njoya, roi des Bamouns au Cameroun, est décédé, lundi, à 83 ans, à l’Hôpital américain de Paris où il avait été admis, après avoir contracté le Covid-19.
Roi des Bamouns, Ibrahim Mbombo Njoya fut un pilier du régime Biya
Pilier du régime du président Paul Biya au Cameroun, Ibrahim Mbombo Njoya a connu une longue carrière politique et administrative couronnée par son intronisation comme roi des Bamoun. Décédé le lundi 27 Septembre 2021, il était, depuis 1992, le sultan, Roi des Bamouns.
Ce souverain très influent, régnait sur une communauté d’environ 2 millions de personnes. Il était aussi un ami personnel du président camerounais, Paul Biya, et a occupé de hautes fonctions politiques et administratives dans son pays.
Il a, par exemple, dirigé sept départements ministériels dont celui de l’Administration territoriale, de l’Information et de la Culture, entre autres. Il a aussi occupé les fonctions d’ambassadeur du Cameroun en Guinée équatoriale et en Égypte.
En 1992, sa vie bascule avec le décès de son père Seidou Njimouluh Njoya. Il lui succède au trône du sultanat Bamoun. Il devient ainsi le 19e dans la lignée des rois Bamoun. Il avait dû quitter ses fonctions ministérielles avant de revêtir ses fonctions de roi de cette importante chefferie traditionnelle, l’une des plus anciennes et puissantes du pays. Il n’a finalement pas perdu au change tant son règne a été long, quasiment 30 ans.
Une riche carrière administrative
Diplômé au Sénégal, à l’Institut d’Etudes Administratives Africain de Dakar, Mbombo Njoya officie en qualité d’Attaché au Cabinet du Haut-commissaire de la République française au Cameroun en 1958, ce jusqu’à l’indépendance du pays en 1960.
De 1960 à 1962, il occupera tour à tour les fonctions de Chef de Cabinet du Secrétaire d’Etat à la Présidence de la République chargé de l’Information, Chef de Cabinet du Ministre des Forces Armées, et enfin Directeur de Cabinet du Ministre des Forces armées. Par la suite, il est nommé Commissaire Général à la Jeunesse, aux Sports et à l’Éducation populaire.
Trois ans plus tard, le 25 mai 1965 précisément, il fera son entrée au Gouvernement en qualité de Ministre Adjoint de l’Education, de la Jeunesse et de la Culture. Il est nommé plus tard Ambassadeur du Cameroun en Guinée Equatoriale, le 31 juillet 1970, puis Ambassadeur du Cameroun en Egypte jusqu’en 1981, avec pour premier secrétaire René Sadi.
Le 4 décembre 1981, il est nommé Vice-ministre des Affaires étrangères par le Président Ahmadou Ahidjo. 34 jours plus tard, le 7 janvier 1982, il devient Ministre de la Jeunesse et des Sports. Commence alors une carrière ministérielle ininterrompue qui le portera, sous la Présidence de Paul BIYA, aux fonctions de Ministre de l’Information et de la Culture du 21 novembre 1986 au 16 mai 1988, Ministre de l’Administration Territoriale du 16 mai 1988 au 7 septembre 1990, de nouveau Ministre de la Jeunesse et des Sports dès le 7 septembre 1990 et enfin Ministre Délégué à la Présidence chargé des Relations avec les Assemblées à partir du 9 avril 1992.
Par ailleurs, il a été également PCA de la CRTV du 29 janvier 1988 au 12 janvier 1989. Le 10 août 1992, il est intronisé Sultan, Roi des Bamouns. Il démissionne du Gouvernement pour se consacrer à ses nouvelles fonctions traditionnelles.