Le Prix Nobel 2021 de Littérature vient d’être décerné au romancier tanzanien Abdulrazak Gurnah. Auteur d’« Adieu Zanzibar », il remporte ainsi l’une des plus prestigieuses des récompenses littéraires attribuées chaque année par l’Académie suédoise.
Prix Nobel de Littérature: L’écrivain tanzanien Abdulrazak Gurnah déjoue les pronostics
Le prix Nobel de Littérature a été décerné par l’Académie suédoise à l’écrivain tanzanien Abdulrazak Gurnah, 72 ans, ce jeudi 7 octobre à Stockholm. Le gouvernement tanzanien a salué cette attribution au romancier, estimant qu’il s’agissait d’une « victoire » pour la Tanzanie et le continent africain. Selon les dires du président du comité suédois, le lauréat Abdulrazak Gurnah était dans la cuisine lorsqu’il a été informé de la bonne nouvelle. Il a confié avoir cru à un « canular ». Pour le jury à Stockholm, l’auteur du roman Paradise s’est distingué pour son récit « empathique et sans compromis des effets du colonialisme et le destin des réfugiés pris entre les cultures et les continents ». Les jurés ont également loué son « attachement à la vérité et son aversion pour la simplification ».
Dans une interview à la Fondation Nobel, Abdulrazak Gurnah a déclaré être « très fier » de son prix et a appelé l’Europe à voir les réfugiés venus d’Afrique comme une richesse, en soulignant qu’ils ne venaient pas « les mains vides ». Né sur l’Île de Zanzibar, Abdulrazak Gurnah vit au Royaume-Uni, en tant que réfugié à la fin des années 1960. Il est le deuxième écrivain d’Afrique noire à avoir reçu le prix littéraire le plus prestigieux au monde.
Jusqu’ici, seulement quatre lauréats du plus prestigieux prix littéraire au monde, étaient issus du continent africain, à savoir l’Égyptien Naguib Mahfouz (1988), les deux Sud-Africains Nadine Gordimer (1991) et John Coetzes (2003), et un seul auteur venait d’Afrique noire, le Nigérian Wole Soyinka, en 1986. L’écrivain, connu notamment pour ses romans Paradise (1994) et By the sea (« Près de la mer », 2001), a été récompensé pour son récit « empathique et sans compromis des effets du colonialisme et le destin des réfugiés pris entre les cultures et les continents », selon l’Académie suédoise qui décerne le prix.
Ayant des origines de la péninsule arabique par sa famille, il a fui Zanzibar, archipel de l’océan Indien, pour l’Angleterre à la fin des années 60, après l’indépendance de cet ancien protectorat britannique et son union avec le Tanganyka pour former la Tanzanie, à un moment où la minorité arabe était persécutée. S’il écrit depuis ses 21 ans, Abdulrazak Gurnah a publié dix romans depuis 1987, ainsi que des nouvelles. Son dernier ouvrage, Afterlives (« Vies d’après ») , la suite de Paradise, se déroule au début du XXe siècle à la fin de l’époque coloniale allemande en Tanzanie.