Les chefs traditionnels constituent, à n’en point douter, de véritables collaborateurs de l’Administration ivoirienne. Ces autorités coutumières pourraient toutefois être déchues de leurs fonctions lorsqu’elles sont reconnues coupables de certaines fautes.
Chefs traditionnels, ce qu’il faut savoir pour éviter des sanctions
Conformément à la volonté politique qu’il a exprimée de longue date, le Président Alassane Ouattara a institué une Chambre des Rois et Chefs traditionnels, dont le siège est à Yamoussoukro, la capitale politique. Cet organe fait d’ailleurs partie intégrante du paysage institutionnel de la République de Côte d’Ivoire.
Ces chefs traditionnels constituent des « intermédiaires entre l’Administration et les populations », ainsi que l’a relevé le Préfet Hors Grade Doin Doh Urie, lors du Panel qu’il a animé, début octobre, à la cérémonie d’inauguration de la « Maison des Chefs » à Guiglo, dans la région Cavally. Panel portant sur le thème : « Rôle de la chefferie traditionnelle de Côte d’Ivoire ».
Évoquant les causes de révocation, le tout nouveau Directeur général adjoint de l’administration du territoire a indiqué que dans l’exercice de leur fonction, les chefs traditionnels peuvent être révoqués à la suite de certaines fautes. Ces fautes tiennent au :
– crime ou complicité de crime ;
– sévices corporels exercés sur les administrés ;
– adultère, vol, abus de confiance ;
– détournement de fonds publics;
– escroquerie ;
– condamnation à des peines affligeantes et infamantes ;
– atteintes aux bonnes mœurs ;
– tout abus d’autorité à l’encontre de ses administrés.
Certains griefs sont par ailleurs retenus contre ces autorités traditionnelles dans de nombreux cas :
– le fait de ne pas rendre compte de leur gestion ;
– l’implication dans la vente illicite des terres ;
– l’implication dans les lotissements souvent illicites ;
– la gestion unilatérale des affaires du village ;
– les relations difficiles avec leurs collaborateurs ;
– la mauvaise gestion des ressources financières du village ;
– les atteintes aux mœurs ;
– la prise des décisions souvent impopulaires ;
– le fait de ne pas être suffisamment neutre (certains affichent leur appartenance politique).
Au terme de sa séance de formation, l’homme qui connaît la Côte d’Ivoire kilomètre carré par kilomètre carré et pour qui l’administration du territoire n’a plus de secret a exprimé aux chefs traditionnels les attentes de l’Administration à leur égard.
Il s’agit entre autres :
– Être de bonne moralité ;
– Être à l’écoute des populations ;
– Servir de relai entre l’Administration et les populations ;
– Renseigner l’Administration sur tous les faits de nature à troubler la tranquillité, la sécurité et la salubrité publique
– Informer l’Administration être en contact permanent avec les différents responsables administratifs (Sous-Préfets).
Habitué à ce genre d’exercice à l’École nationale d’Administration (ENA), où il dispense des cours à ses temps libres, Dr Doin Doh Urie a eu droit à un standing ovation au terme de ses 30 minutes d’enseignement.