Bien qu’il soit entièrement vacciné, l’ancien secrétaire d’Etat des Etats-Unis, Colin Powell est mort ce lundi à l’âge de 84 ans de « complications liées au Covid-19 » à Washington, a indiqué sa famille dans un communiqué.
Icône de la la diplomatie, Colin Powell, est décédé
L’ancien secrétaire d’Etat Colin Powell, première personnalité afro-américaine à avoir occupé ce poste, est décédé lundi à l’âge de 84 ans à l’hôpital Walter Reed, dans la banlieue de Washington. «Nous avons perdu un mari, un père, et un grand-père remarquable et aimant, il était un grand Américain », a annoncé sa famille dans un communiqué.
Colin Powell était aussi le premier Afro-Américain à avoir occupé le poste de chef d’état-major des armées, il avait ensuite défendu l’intervention américaine en Irak, en 2003, considérant que son intervention aux Nations unies était une tache sur sa réputation.
“Le général Powell est un héros américain”
Fils d’immigrés jamaïcains devenu un grand général décoré puis le premier secrétaire d’Etat afro-américain, il a prodigué son expertise militaire à de nombreux responsables américains, dont quatre présidents, confortant une réputation d’homme d’honneur distant de la mêlée politique.
« Le général Powell est un héros américain, un exemple américain et une grande histoire américaine », avait déclaré George W. Bush en annonçant sa nomination au poste de secrétaire d’Etat en 2000. Sa « grande intégrité, son profond respect pour notre démocratie et son sens du devoir et de l’honneur de soldat » sont des « qualités qui feront de lui un grand représentant de tous les habitants de ce pays », avait-il salué.
Une réputation écornée à jamais
Mais, en un discours prononcé devant le Conseil de sécurité de l’ONU en février 2003, sur les armes de destruction massives (ADM) prétendument détenues par l’Irak, Colin Powell a écorné sa réputation à jamais. « C’est une tache parce que je suis celui qui a fait cette présentation au nom des États-Unis devant le monde, et cela fera toujours partie de mon bilan », expliquait-il en 2005.
Né le 5 avril 1937 à Harlem, Colin Powell a grandi à New York, où il a étudié la géologie. En 1958, il s’engage dans l’armée, et est d’abord envoyé en Allemagne de l’Ouest. Plus tard, il s’illustre par sa bravoure sur les champs de bataille au Vietnam où il est blessé. Lors d’une deuxième mission dans ce pays d’Asie, en 1968-1969, il se retrouve chargé d’enquêter sur le massacre de My Lai.
Le ton de son rapport sur cet événement, durant lequel l’armée américaine avait tué des centaines de civils désarmés, avait été critiqué car il semblait, pour certains, rejeter toute faute imputable aux militaires. Ce massacre est l’un des épisodes les plus noirs de la guerre du Vietnam et de l’histoire de l’armée américaine. « À la guerre, ce genre de choses horribles se produisent de temps en temps, mais elles sont toujours à déplorer », avait-il déclaré plus tard.