Au moins 69 morts ont été enregistrés dans une attaque armée au Niger perpétrée mardi près de la frontière avec le Mali, dans la région de Tillabéri (Ouest).
Le Niger décrète deux jours de deuil national à partir de ce vendredi
L’attaque produite, mardi, au Niger, a fait 69 morts à majorité des villageois membres de milices d’autodéfense basées dans la région de Tillabéri (ouest), théâtre depuis le début de l’année des actions meurtrières de jihadistes présumés. « Le mardi 2 novembre 2021 vers 09H30 (08H30 GMT) le maire de la commune de Banibangou en déplacement avec une délégation des ressortissants de la dite commune, est tombé dans une embuscade tendue par des bandits armés non identifiés », indique un communiqué du ministère de l’Intérieur.
« Le bilan provisoire de l’attaque, qui a eu lieu à 11 km au nord du village de Adab Dab, localité située à une cinquantaine de km au nord-ouest de Banibangou, fait état de 69 morts dont le maire (de Banibangou) et 15 rescapés », ajoute le communiqué qui affirme qu’une « opération de ratissage a été engagée dans la zone » pour tenter de retrouver les assaillants. Le gouvernement a décrété un deuil national de 48 heures à compter de vendredi.
Selon des sources locales interrogées par l’AFP, le maire de Banibangou tué lors de l’attaque était à la tête de « Comités de vigilance » de plusieurs villages du territoire de sa commune. L’une de ces sources a précisé que 84 membres de ces comités circulant à moto ont été visés par cette « attaque terroriste ». Ils ont eu « un accrochage à Adab-Dab, une localité située à environ 55 km au nord-ouest de Banibangou, avec des éléments de l’EIGS (Etat islamique au Grand Sahara) lourdement armés » et circulant également à moto, a encore relaté cette source. Les assaillants sont repartis « vers le Mali en emportant les corps de leurs combattants ».
Harouna Amadou Maiga, président du comité Union Tillabéri pour la paix et la sécurité, considère qu’aucun choix n’a été laissé à ces civils. « Malgré la présence des forces de défense et de sécurité, la situation n’a nullement changé. Les jeunes se sont organisés. Ils ont cherché leur matériel et ils ont commencé à attaquer. Cela a donné des fruits mais lorsque l’on s’engage dans une telle aventure, il faut s’attendre à tout », dit-il à BBC Afrique. Et d’ajouter: « c’est douloureux, c’est une hécatombe mais cela ne va pas freiner l’élan de cette jeunesse ».