Une nouvelle journée de mobilisation anti-putsch jeudi 18 novembre à Khartoum où au moins 15 manifestants ont été tués mercredi au Soudan.
Mercredi, journée la plus meurtrière depuis le coup d’État du 25 septembre au Soudan
Les militaires au pouvoir au Soudan ont à nouveau tiré, jeudi 18 novembre, des grenades lacrymogènes sur des manifestants anti-putsch à Khartoum au lendemain de la journée la plus sanglante depuis le coup d’État du 25 octobre.
Toutes les communications ayant été brouillées, de nombreux habitants de la capitale ont découvert jeudi 18 novembre 2021 l’ampleur de la répression du mercredi. Une journée sanglante au cours de laquelle au moins quinze personnes ont été tuées par les forces de sécurité.
Dans le nord de Khartoum, souligne Rfi, quelques manifestants sont restés toute la nuit sur leurs barricades, avant d’être dispersées jeudi matin à coup de gaz lacrymogène. C’est là, à Bahri, que les manifestations des opposants au putsch du 25 octobre dernier, ont été les plus violemment réprimées mercredi.
Rien que dans ce secteur, un syndicat de médecins a recensé onze victimes mercredi soir, sur un total de quinze fauchées par des balles qui visaient « la tête, le cou ou le torse », selon l’organisation syndicale. On dénombre aussi beaucoup de blessés.
La secrétaire d’État adjointe américaine pour les Affaires africaines, Molly Phe, a de son côté condamné la violence contre des manifestants pacifiques. Ces derniers jours, la diplomate fait la navette entre le Premier ministre Abdallah Hamdok et le général al-Burhan pour tenter de relancer la transition démocratique, mais le chef de l’armée est resté jusque-là inflexible à toutes les pressions.
Par ailleurs, Michelle Bachelet, la Haute commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, a qualifié de « honteuses » les violences des forces de l’ordre soudanaises. « C’est tout à fait honteux que des tirs à balle réelle aient été effectués contre les manifestants (mercredi) après nos multiples appels aux militaires et forces de sécurité à ne pas faire usage d’une force disproportionnée contre des manifestants », a déclaré Mme Bachelet dans un communiqué.