Qu’est devenue Diary Sow, l’étudiante dont la disparition volontaire en janvier en France où elle étudie, avait provoqué un tsunami médiatique au Sénégal?
Diary Sow, une étudiante en quête de “pardon” dans les Lettres
Début 2020, l’étudiante sénégalaise Diary Sow disparaissait mystérieusement, créant un emballement médiatique. Depuis l’événement, celle qui est aujourd’hui devenue une écrivaine à la psychologie complexe et secrète, n’a pas expliqué ce qui l’a véritablement poussée à « disparaître » ni ce qu’elle a fait pendant ce laps de temps.
Vraisemblablement, l’étudiante sénégalaise aurait fui la pression de son quotidien. Vomie par les siens aujourd’hui, Diary Sow semble ne plus être dans le cœur de ses compatriotes. Après « Sous le visage d’un ange », elle vient d’éditer son deuxième roman « Je Pars » qui a fait l’objet d’une interview très controversée accordée à l’AFP.
Fiction ou autobiographie ?
La jeune femme âgée de seulement 21 ans revient indirectement sur sa volontaire disparition et sur ses conséquences, dans son ouvrage de 216 pages. L’histoire paraît à première vue autobiographique : une étudiante modèle quitte une existence parfaitement rangée, Paris, ses amis, la France, sans regret, « à la recherche d’elle-même ».
Dans cet entretien, elle a expliqué avoir « écrit ce bouquin pour régler quelques comptes » avec ceux qui lui avaient reproché sa disparition et l’avaient, pour certains, durement attaquée, lui déniant selon elle le droit de vivre sa vie.
Ces propos ont déclenché un torrent de réactions défavorables. Le hashtag #DiarySow est devenu viral au Sénégal, la vidéo a été abondamment partagée sur les réseaux sociaux en français et en ouolof, et ses mots ont fait la Une de certains journaux.
Les mots choisis passent très mal au Sénégal, où de telles paroles sont considérées comme beaucoup plus offensantes qu’en France et susceptibles de dégénérer en violences. Ils y sont encore plus difficiles à accepter de la part d’une jeune femme. Mais c’est aussi la teneur du message qui a choqué, valant à Diary Sow les reproches d’ingratitude et d’insolence.
« Quel culot ! », s’est étranglée Aminata Banel sur Twitter, « dans quelle société est-il normal de disparaître sans prévenir et laisser les gens te chercher des jours durant, ensuite revenir au pays sans les remercier de leurs efforts, et pour finir sortir un livre pour leur dire: ‘je vous emmerde’? ».
« Les gens se sont mobilisés, se sont inquiétés, ont cru au pire, ont prié pour un ‘je vous emmerde' », s’est indigné Yang, un autre internaute. Alioune Tine, ancien professeur de français à l’université de Dakar et éminent défenseur des droits, a été l’un des rares à prendre le parti de la jeune femme.
« Elle a un sacré culot, cette femme qui s’affirme et s’émancipe en toute tranquillité », a-t-il réagi sur Twitter. Il a noté sa « précocité intellectuelle dans une société très conservatrice et patriarcale où l’on infantilise la femme ».