‘’Liberté d’expression’’, c’est la « plaidoirie » de Mnédjè de Morié et premier album dédié aux journalistes du monde par l’artiste-chanteur reggae venu de l’Agneby-Tiassa dans le Sud de la Côte d’Ivoire.
Ma plaidoirie (Nobert Zongo), Projet cartel, Jamal Khashoggi, Liberté d’expression… un album de Mnédjè de Morié, dédié aux Journalistes
Comptable de formation, Mnédjè de Morié, la trentaine révolue, a été poussé par les forces de la nature pour prendre fait et cause pour les journalistes empêchés, muselés, emprisonnés ou parfois assassinés dans l’exercice de leurs fonctions : celle de porter l’information juste et équitable au grand public. Quoi de mieux que le reggae pour dénoncer les tares d’une société gangrenée où la liberté d’expression est bâillonnée sur l’autel de la corruption et autres aventures politiciennes.
« En réalité, je n’avais pour ambition de chanter ou devenir artiste. C’est à travers plusieurs visions et poussé par des forces extérieures que j’ai finalement compris que Dieu me demande de devenir un messager», nous confie le jeune homme brun à l’allure raffinée et loin des dreadlocks des rastamen. Mais pas n’importe quel messager, explique Mnédjè de Morié. Je devais parler des journalistes qui font un travail remarquable dans notre société mais qui ne sont toujours pas reconnus comme tel. Victimes de brimades, arrêtés et tués parfois, les crimes commis contre nos rapporteurs de l’information restent pour la plupart impunis et ignorés des artistes chanteurs, regrette l’artiste reggae.
« Pendant quatre ans, donc, je suis allé au contact et voir de plus près ce métier combien de fois important dans ce monde de corrompus, pour me documenter sur la vie et les violences que subissent ces professionnels de l’information. D’où ‘’Ma Plaidoirie’’, titre phare de ce premier album intitulé ‘’Liberté d’expression’’», précise Mnédjè. Huit titres de belle facture : Ma plaidoirie, Projet Cartel, Jamal Khashoggi, Liberté d’expression pour rendre hommage aux journalistes tués dans le monde entier dont Norbert Zongo, Janvier Valdez, Samuel Wazizi, Désiré Gnonsiohoué, Hamed Hussein, etc.
On note également les titres comme Campagne présidentielle, Mandat à vie, Testicule et le remix My Plea, pour permettre à ceux qui sont en vie, à l’instar de d’Anas Aremeyaw Anas, d’André Silver Konan, Noël Konan, David Yala, d’exercer librement en s’assurant que leurs enquêtes peuvent être publiées sans être inquiétés. Pour le chanteur, leur partition met à l’honneur le besoin de justice sociale, un rôle essentiel dans la lutte contre la corruption et le crime organisé. A la recherche d’un producteur, l’artiste Mnédjè de Morié s’apprête à repartir au combat pour le prix RFI TALENT 2022, après un premier échec qu’il a encore du mal à digérer.
« Ce prix, tout en valorisant les jeunes talents africains, devrait également faire la promotion des journalistes. RFI devrait imposer sur l’album produit pour chaque gagnant de ce concours culturel, une chanson qui dénonce les violences contre les journalistes. De sorte à créer une certaine dynamique de pression sur les pouvoirs publics et autres mafias à l’échelle internationale contre l’impunité des crimes commis contre les journalistes », fait remarquer le chanteur.
Rappelons que depuis le début du 21ème siècle, ce sont plus de 1000 journalistes qui ont été tués dans l’exercice de leurs fonctions et à peine 10% de ces crimes ont abouti à une condamnation de leurs auteurs, selon l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO).