Le convoi militaire ravitailleur de l’armée française, parti d’Abidjan en Côte d’Ivoire depuis dix jours, est enfin arrivé à Gao, après de nombreux heurts et manifestations sur la route, contre la présence de la France au Sahel
3 manifestants tués dans des attaques contre le convoi militaire de logistique de la mission Barkhane
Il aura mis quinze jours au lieu d’une semaine pour parvenir à Gao. D’abord bloqué au Burkina puis pris pour cible par des manifestants au Niger, le convoi logistique de la force Barkhane parti du port d’Abidjan le 14 novembre dernier avec une centaine de véhicules, est arrivé dimanche 28 novembre à destination, non sans difficulté. C’était chaud samedi lors du passage du convoi à Tera, dans l’ouest du Niger, trois personnes ont été tuées dans cette commune lors d’affrontements entre des soldats français et plusieurs centaines de manifestants.
Le ministère nigérien de l’Intérieur a annoncé l’ouverture d’une enquête « pour déterminer les circonstances exactes de cette tragédie ». Ce convoi, le 32e depuis le début de l’opération à Gao, avait été pris pour cible samedi lors de son entrée sur le sol nigérien après avoir été bloqué une semaine au Burkina Faso par plusieurs centaines de personnes protestant contre la présence de la France au Sahel.
« J’ai l’impression d’avoir fait face à des scènes de guérilla urbaine »
« On devait escorter un convoi d’Abidjan jusqu’à Gao. Nous avons commencé notre convoi le dimanche 14 novembre. Nous avons fait face à des premières manifestations, provocations et intimidations au Burkina Faso de la part de manifestants assez déterminés », a raconté sur l’antenne de France 24, le capitaine François-Xavier, commandant d’unité du 2e REP, chef du convoi militaire. « Cela a nécessité d’attendre que la situation se calme avant de traverser ».
Moins de 30 km après le passage de la frontière du Niger, il a fait face à de nouvelles manifestations à proximité de la ville de Téra, dans l’ouest, où il effectuait une pause pour la nuit. « Cette fois-ci, ce blocage était plus important, mieux organisé et l’ensemble du convoi a été attaqué dont notamment les civils que nous devions escorter », explique le capitaine François-Xavier. « On a fait face à une situation qui était vraiment inattendue. Il a fallu rester calme et patient », ajoute-t-il. « On parle de manifestations, mais j’ai l’impression d’avoir fait face à des scènes de guérilla urbaine ». « Je sentais que la situation pouvait dégénérer. Mon objectif était de sortir de cette situation qui était très tendue », raconte ce militaire français.