Adalberto Costa Junior est réélu à la tête l’Union nationale pour l’indépendance totale de l’Angola, plus connue sous le nom UNITA, principale formation politique de l’opposition en Angola.
Costa Junior, principal adversaire du président Joao Lourenço à la présidentielle
Adalberto Costa Junior vient d’être réélu à l’issue d’un congrès de trois jours à Luanda, président du Mouvement anti-colonial angolais devenu un parti politique après l’indépendance du pays, l’Union nationale pour l’indépendance totale de l’Angola, à quelques mois des élections générales prévues en août.
Ce congrès de l’Union nationale pour l’indépendance totale de l’Angola (Unita) « a élu M. Adalberto Costa Junior comme président, avec 1.121 voix favorables, ce qui représente 96% des suffrages exprimés », affirme le parti dans un communiqué publié dans la nuit de samedi à dimanche. Il était seul candidat.
Des militants de toutes les provinces se sont retrouvés pendant trois jours dans la capitale. A l’ouverture, l’ancien président de l’Unita, qui a assuré un intérim de plusieurs mois, Isaias Samakuva, avait listé les « questions pertinentes à examiner par les délégués, concernant les efforts à fournir en vue de l’alternance du pouvoir politique » en 2022.
Il avait appelé les militants à « bien identifier notre adversaire » et à ignorer les manœuvres politiques du pouvoir en place pour saper leur unité.
Costa Junior, 59 ans, se positionne ainsi comme le principal adversaire du président angolais Joao Lourenço, 67 ans, qui devrait briguer un second mandat en août 2022.
“Construire un pays meilleur, sans promesses irréalistes”
« Cette victoire appartient aux militants de l’Unita, au peuple angolais qui aspire au changement, à l’alternance démocratique, à la vraie démocratie », a-t-il déclaré à la tribune samedi soir.
« Le temps est venu de construire un pays meilleur, sans promesses irréalistes et sans projets mégalomanes », a-t-il ajouté.
Alors qu’il dirigeait le parti depuis fin 2019, la Cour constitutionnelle a invalidé en octobre sa nomination comme président de l’Unita, une décision qu’il avait dénoncée comme « une attaque contre la démocratie » sans « base légale ».
Cette décision de justice avait été annoncée le jour même où l’Unita concluait un accord avec deux autres partis d’opposition en vue de battre le MPLA au pouvoir depuis l’indépendance du pays en 1975.
Adalberto Costa Junior avait été désigné leader de la nouvelle coalition, le Front patriotique uni (FPU), avant de renoncer trois jours plus tard à l’annonce de l’annulation par la justice de son élection à la présidence de l’Unita.
« Nous renouvelons notre engagement à mener un large front patriotique pour le changement », a-t-il affirmé samedi soir, appelant les militants à se mobiliser pour inscrire la jeunesse angolaise sur les listes électorales.
Ce pays d’Afrique australe de 33 millions d’habitants est riche en ressources naturelles, mais une grande partie de sa population vit sous le seuil de pauvreté en dépit de la manne pétrolière.
Le président angolais Joao Lourenço a succédé en 2017 à Jose Eduardo dos Santos, maître absolu du pays pendant 38 ans, accusé d’avoir largement détourné les ressources nationales en favorisant sa famille et ses proches.