L’OIDH a présenté son rapport d’exécution de la 2e phase du Projet monitoring de la désinformation en ligne en Côte d’Ivoire. Yannick Anaky, le coordonnateur du projet, a échangé avec la presse le lundi 6 décembre 2021 au siège de l’Observatoire ivoirien des droits de l’homme.
Désinformation en ligne : L’OIDH épingle 12 cas liés au processus politique
Avec l’appui financier du National endowment for democracy (NED) et au soutien technique du National democratic institute (NDI), l’Observatoire ivoirien des droits de l’homme (OIDH) a initié depuis juin 2020 le Projet de monitoring de la désinformation en ligne en Côte d’Ivoire. L’objectif est d’atténuer l’impact des fausses informations sur le processus politique et de rapporter les cas de violence en ligne contre les femmes engagées en politique. Il faut noter que les observations ont été faites d’août à novembre 2021.
Sur 148 groupes, pages (publiques ou privées) et profils Facebook, l’OIDH fait remarquer que 12 cas de désinformations sont liés au processus politique. Yannick Anaky, le coordonnateur du projet, a également fait savoir que « ces cas de désinformation ont été majoritairement observés dans les plateformes de discussion partisanes et avaient pour intention de discréditer et ternir la réputation des personnalités publiques ».
Concernant les violences en ligne contre les femmes politiques, Yannick Anaky, qui avait à ses côtés Keli Désirée Jeanne d’arc, juriste enquêteur, avance que le rapport a relevé 158 cas issus de 51 plateformes Facebook dont 14 se rapportent aux pages et profils des politiciennes invectivées. L’OIDH précise que 81,01 % de ces violences proviennent de pages partisanes, généralistes visant tant des femmes proches de l’opposition que celles du parti au pouvoir.
« En moyenne, 7 femmes politiques sont invectivées chaque mois dont 4 subissent le plus grand nombre d’attaques en ligne. Il s’agit de mesdames Simone Gbagbo, Odette Lorougnon, Thessa Kouamé et Kandia Camara », a poursuivi Yannick Anaky. Dans le souci d’atténuer les impacts de la désinformation et des violences en ligne, l’Observatoire ivoirien des droits de l’homme invite le gouvernement ivoirien à maintenir le dialogue avec l’ensemble des parties prenantes au processus électoral, à garantir un accès équitable des médias publics à toutes les sensibilités politiques, à former des acteurs étatiques et le grand public aux problèmes des violences contre les femmes en politique.
L’OIDH demande également aux acteurs politiques de prendre des mesures nécessaires pour éviter la propagation ou la diffusion de fausses informations, de sensibiliser et former leurs militants et abonnés sur les bonnes pratiques. Le coordonnateur du projet n’a pas hésité à lancer un appel aux acteurs de la société civile pour la promotion de l’éducation aux médias et à l’information.
Créé en août 2014 par une équipe de jeunes activistes des droits de l’homme, l’OIDH a pour mission de protéger, défendre et promouvoir les droits de l’homme par la formation, l’information et la sensibilisation de l’opinion publique.