Le président ivoirien Alassane Ouattara est formellement opposé au projet de prolongation du mandat,d’ Assimi Goïta, chef de la transition militaire en cours au Mali.
Mali : Alassane Ouattara s’oppose au projet de prolongation de la Transition
Refus catégorique. C’est semble-t-il la position du président Alassane Ouattara sur la question d’une probable prolongation du mandat des putschistes au pouvoir au Mali. Le chef de l’Éxécutif ivoirien, a en effet, reçu le 3 janvier 2022 une délégation d’officiels maliens conduite par le ministre malien en charge des Affaires étrangères et son collègue de l’Administration du territoire. Les deux membres du gouvernement malien étaient venus lui présenter les résultats des assises nationales sur la Refondation, tenues du 11 au 30 décembre dernier. Au cœur des échanges entre le chef de l’ État ivoirien et les émissaires du Colonel Assimi Goïta, la prolongation de la transition malienne jusqu’en 2025.
Selon Jeune Afrique, Alassane Ouattara a écouté «en silence ses interlocuteurs jusqu’à la fin de leurs interventions respectives, avant de taxer ce chronogramme de plaisanterie, leur demandant ouvertement dans quel monde ils pensaient vivre». « Le président ivoirien a opposé un non catégorique à ce plan de sortie de la transition, précisant que le Mali s’exposait à de sévères sanctions économiques sur le plan international », confie notre confrère. Le magazine panafricain note aussi que le président Ouattara envisage de s’entretenir avec Assimi Goïta avant le double sommet extraordinaire de l’UEMOA et de la CEDEAO, prévu à Accra le 9 janvier prochain.
Avant Alassane Ouattara, une dizaine de partis politiques membres de l’opposition, réunie au sein du «Cadre d’échange des partis et regroupements politiques pour une transition réussie », avait déjà annoncé leur refus de prendre part aux assises nationales de la refondation, dénonçant un « chronogramme unilatéral et déraisonnable ». Ils estiment que les assises organisées par la junte au pouvoir n’a pas fait l’objet de discussions au Mali et ne « saurait être en aucun cas une aspiration profonde du peuple malien ».
Les assises nationales de la refondation ont recommandé une transition d’une durée de 6 mois à cinq ans. Les autorités invoquent pour justifier ce report, la situation sécuritaire du pays mis à mal par la récurrence des attaques terroristes attribuées à des groupes jihadistes affiliés à Al-Qaïda et à l’organisation État islamique, ainsi qu’ aux violences de toutes sortes perpétrées par des milices autoproclamées d’autodéfense. La CEDEAO, faut-il le rappeler, est plutôt favorable pour des élections organisées en février 2022.