Au Mali, les populations sont sorties nombreuses le vendredi pour afficher leur soutien au président Assimi Goïta. La CEDEAO (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest) et la France ont désormais perdu toute crédibilité à parler au nom du peuple malien.
Mali : Assimi Goïta légitimé par les Maliens
La CEDEAO n’y était pas allée de main morte dans ses sanctions contre le Mali. Elle a mis sous embargo le pays dirigé par le colonel Assimi Goïta. La France, principale détractrice du nouveau régime de Bamako, avait manœuvré pour rallier des pays européens à sa vision de la situation au Mali. Ces derniers jours, le représentant de la France à l’ONU a même tenté, s’appuyant sur les sanctions de la CEDEAO, de faire passer une résolution bloquée par les vétos de la Chine et de la Russie, le nouveau partenaire de l’État malien.
Prenant la suite de ces défenseurs, le président Assimi Goïta a tenu à démontrer au monde entier qu’il était bel et bien compris par son peuple au nom duquel parlent trop souvent la France et certains chefs d’État de pays africains membres de la CEDEAO. Le régime malien a appelé le peuple à sortir pour dire « non à la France » et aux pays africains qui pressent la junte pour l’organisation d’une élection présidentielle juste pour laisser le pouvoir à un civil.
Vendredi, plusieurs millions de Maliens étaient dans les rues des villes du pays pour appeler à l’arrêt de l’ingérence, aussi bien de la France que des pays africains, dans les affaires de leur pays. Cette forte mobilisation démontre la bonne compréhension de la politique de l’administration Assimi Goïta, souvent critiquée par les Français, préoccupés plus que de raison par ce qui se passe au Mali.
Emmanuel Macron et Jean-Luc Le Drian renvoyés à leur copie
Par leurs déclarations sur le Mali, le président français Emmanuel Macron et son ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Luc Le Drian, se sont mis la large majorité de Maliens à dos. La France et ses réseaux espèrent l’organisation rapide d’une élection présidentielle dans un pays qui a le préalable sécuritaire à régler. Paris dénonce avec une certaine nervosité l’alliance russo-malienne, allant jusqu’à accuser le Mali d’employer Wagner, une société de mercenaires russes, pour lutter contre les terroristes. Le régime malien exige depuis lors un début de preuves pouvant soutenir de telles affirmations.
Sur la place de Bamako, plusieurs personnalités de premier rang du régime malien affirment que leur pays s’alliera à qui il veut pour se libérer du djihadisme. Rappeleons que la France avait déployé sur place au Mali son armée sans vaincre les bandes armées qui troublent la quiétude des populations. Avec la sortie massive des Maliens, c’est la CEDEAO puis la France qui se font recadrer par les populations maliennes, définitivement aux côtés de leurs dirigeants.