Retour sur le scandale du Watergate qui est à l’origine de la démission du 37e président des Etats-Unis, Richard Nixon, acculé par le « Washington Post »en 1972.
Quand deux journalistes de « Washington Post » faisaient plonger Richard Nixon
Le prédécesseur de Gerald Ford, Richard Nixon, acculé par des révélations journalistiques par-ci, enquête judiciaire par là, s’adresse aux Américains et annonce sa démission le 8 août 1974. Le locataire de la Maison Blanche à l’époque était à deux doigts d’être destitué. Nous sommes le 17 juin 1972. Cela fait plus de 3 ans que le républicain Richard Nixon est à la tête de la première puissance mondiale, les États-Unis. Embourbés dans une guerre du Vietnam qui n’en finit pas, les Américains vont voter d’ici quelques mois, et Nixon compte bien rester à la Maison Blanche.
À Washington, siège du parti démocrate, la campagne bat son plein, tout est mis en place pour faire gagner le candidat du parti : George McGovern. Mais aujourd’hui, il n’y a pas que la campagne qui est sur toutes les lèvres, car la nuit dernière, 5 hommes ont été arrêtés alors qu’ils s’étaient introduits dans les locaux du parti démocrate pour y poser des micros et prendre des photos. Des barbouzes en quelques sortes. En pleine campagne, cela paraît louche… Surtout quand on s’aperçoit que l’un d’entre eux est membre du comité pour la réélection de Richard Nixon. Mais, quelques jours plus tard, le président prend la parole et déclare : « La Maison Blanche n’a aucune part dans cet incident précis ».
« Washington Post » fait vaciller la Maison Blanche
En coulisses, on s’active pour essayer d’étouffer l’affaire, et ça marche. Les semaines passent et rien ne se passe : l’affaire des micros est oubliée ou presque. Campagne oblige, on passe à autre chose. Pourtant, Bob Woodward et Carl Bernstein, deux journalistes du Washington Post, ont flairé le scandale. Ils décident d’enquêter et réalisent rapidement que tous les indices mènent aux plus hautes sphères du pouvoir. Pendant ce temps, le président Nixon est réélu au mois de novembre 1972, haut la main, avec 60% des votes, une victoire écrasante et le voilà qui rempile pour un second mandat. Mais, Bob Woodward et Carl Bernstein s’obstinent. De son côté, la justice, elle aussi, fait son travail. Et dans l’entourage du président, les têtes tombent les unes après les autres…
Nixon doit démissionner
Très vite, il n’y a plus aucun bouclier pour protéger Richard Nixon. De commissions d’enquête en révélations journalistiques, la machine s’emballe et le président comprend que se trame à son encontre une procédure d’impeachment, c’est-à-dire une procédure de destitution.
Pour Nixon, il est impensable de devenir le premier président destitué de l’Histoire des États-Unis. Une seule solution: démissionner. Après avoir longtemps réfléchi à tous les stratagèmes possibles, l’inévitable se produit. Le 8 août 1974, Richard Nixon s’adresse alors aux Américains et annonce sa démission.