Le président déchu du Burkina Faso, Christian Marc Roch Kaboré, et plusieurs personnalités dont des membres du gouvernement sont détenus à la caserne Sangoulé Lamizana, depuis lundi suite à un putsch présumé.
Arrestation de Roch Kaboré: Des mutins signalés devant la RTB la télévision nationale burkinabè
A Ouagadougou, des soldats mutins encagoulés ont pris position devant la télévision nationale où trois véhicules blindés sont signalés, a constaté un journaliste de l’AFP.
Selon des témoins, la dizaine de soldats présents étaient des mutins venus prendre la Radio télévision burkinabè (RTB) ou des militaires fidèles au pouvoir envoyés pour la sécuriser.
Des soldats se sont mutinés dimanche dans plusieurs casernes, samedi, pour réclamer le départ des chefs de l’armée et des « moyens adaptés » à la lutte contre les jihadistes qui frappent ce pays depuis 2015.
Selon des sources sécuritaires, le président Roch Kaboré est détenu à la caserne Sangoulé Lamizana, de même que le chef du Parlement et plusieurs ministres du gouvernement.
Le camp Sangoulé Lamizana de Ouagadougou abrite la Maison d’arrêt et de correction des armées (Maca) où est détenu le général Gilbert Diendéré, proche de l’ancien président Blaise Compaoré renversé en 2014 qui vit depuis en Côte d’Ivoire.
Le général Diendéré a été condamné à 20 ans de prison pour une tentative de putsch en 2015 contre le président Kaboré, et est actuellement jugé pour son rôle présumé dans l’assassinat de l’ancien président Thomas Sankara, icône panafricaine, en 1987.
Dimanche après-midi, des discussions se déroulent entre des représentants des mutins et le ministre de la Défense. Puis un couvre-feu est instauré. Le ministère de l’Éducation annonce que les écoles resteront fermées les deux jours suivants.
Les revendications des mutins ont été confirmées par d’autres sources militaires et des discussions ont eu lieu entre des représentants des mutins et le ministre de la Défense, le général Barthélémy Simporé, selon une source gouvernementale. Rien n’avait filtré lundi sur le contenu de la rencontre.
La situation était confuse et tendue lundi à Ouagadougou, où la mauvaise qualité des liaisons téléphoniques et la coupure de l’internet mobile depuis dimanche, ne facilitait pas la vérification des rumeurs circulant dans la ville concernant un coup d’Etat en cours, ou l’arrestation du président Roch Marc Christian Kaboré.
Comme le Mali et le Niger voisins, le Burkina Faso est pris dans une spirale de violences attribuées à des groupes armés jihadistes, affiliés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique. Les attaques qui visent civils et militaires sont de plus en plus fréquentes et en grande majorité concentrées dans le nord et l’est du pays. Les violences des groupes jihadistes ont fait en près de sept ans plus de 2.000 morts et contraint 1,5 million de personnes à fuir leurs foyers.