La Côte d’Ivoire et le Niger seraient les possibles prochains victimes de coups d’État. Après le Mali, la Guinée et le Burkina Faso, ces deux pays pourraient suivre.
Coups d’État, la Côte d’Ivoire et le Niger dans l’œil du cyclone ?
L’Afrique de l’Ouest est présentement au centre de tous les intérêts à cause de la série de coups d’État que subissent plusieurs pays de la zone. Ce vent des changements forcés de régimes n’aurait pas fini de souffler, selon le diplomate français Laurent Bigot, ancien sous-directeur Afrique de l’Ouest au ministère français des Affaires étrangères. Il explique que la Côte d’Ivoire d’Alassane Ouattara et le Niger de Mohamed Bazoum pourraient très prochainement entrer dans la danse.
Au Mali, le Colonel Assimi Goïta a renversé feu IBK pour installer Bah N’Daw dont il était le vice-Président. 7 mois et 29 jours plus tard, il l’évinçait à son tour le 24 mai 2021 pour s’installer au pouvoir. La raison explicative de ce putsch est que les anciens dirigeants ne se donnent pas assez de moyens de combattre le terrorisme. Il a pris le pouvoir et tissé des liens avec la Russie de Vladimir Poutine. Depuis, le Mali dispose d’une belle flotte aérienne militaire et de nombreuses armes de guerre.
Après le Mali, ce fut le tour de la République de Guinée de connaitre un coup d’État. Le militaire Mamadi Doumbouya a renversé le régime de l’ancien Président Alpha Condé. Le coup de force qui emporte son régime est justifié par le troisième mandat anticonstitutionnel qu’il s’est offert suite à un changement de la constitution. Mais la Guinée n’a pas été le dernier pays à connaître ce changement brutal de régime. Au Burkina Faso voisin de la Côte d’Ivoire, Roch Marc Christian Kaboré s’est fait balayer par le Lieutenant Colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba. Il lui est reproché sa passivité face au terrorisme montant dans le pays, surtout le manque de dotation en moyens les forces de l’ordre pour contrer les djihadistes. Depuis, plusieurs palais africains redoutent le même sort.
La Côte d’Ivoire et le Niger cité pour des élections et la mauvaise gouvernance
Prenant la parole sur le média pro-russe Sputnik, le diplomate français Laurent Bigot explique que la roue continue de tourner. « L’on peut craindre une contagion au Niger et peut-être en Côte d’Ivoire qui semblent être les prochains sur la liste », redoute Laurent Bigot avant de lâcher : « Ceux sont deux pays qu’il faut surveiller car les mêmes causes produisent les mêmes effets. Ce sont des gouvernements illégitimes, car les élections sont bidonnées, de plus leur gouvernance est désastreuse. Avec la pression sécuritaire cela déclenche des situations explosives ».
Poursuivant, l’ancien diplomate français explique que les dirigeants de ces deux pays cités « sont des autorités politiques qui ne s’occupent pas de leur pays et de leurs populations. Les gouvernants ne pensent qu’à s’en mettre plein les poches. La conjonction entre la fraude et la mauvaise gouvernance déclenche ces crises ».
Sur l’indice du classement des pays les moins corrompus, les États africains récemment ébranlés par des coups d’État étaient mal-classés. Sur l’index de la perception de la corruption dans le monde, le Burkina Faso était classés à la 78e place, loin devant le Mali (136e). La Guinée arrive à la 150e. La Côte d’Ivoire (105e). Le Niger (124e) et le Togo (128e) sont aussi de très mauvais exemples.
C’est la situation de corruption avancée en Côte d’Ivoire et au Niger qui pourrait, selon le diplomate Laurent Bigot, provoquer les possibles prochains départ d’Alassane Ouattara et de Mohamed Bazoum de la tête de leurs pays.
Laurent Bigot a été Renvoyé du ministère des Affaires étrangères par Laurent Fabius en 2013. Il lui était reproché sa réserves émise sur la guerre menée par la France dans le Sahel. Déjà à l’époque, il soulignait l’échec prévisible de l’action de la France dans cette zone.
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