La France « prend note » de l’expulsion de son ambassadeur par la junte au Mali, a déclaré ce lundi le ministère français des Affaires étrangères.
France: Paris rappelle son ambassadeur Joël Meyer après son expulsion par Bamako
Peu après l’annonce de l’expulsion, dans 72 heures, de l’ambassadeur français au Mali, la France a décidé de rappeler son ambassadeur, a indiqué le Quai d’Orsay, rappelant sa solidarité à l’égard de ses partenaires européens et son engagement à poursuivre la lutte antiterroriste. Paris exprime aussi « sa solidarité vis-à-vis de ses partenaires européens, en particulier du Danemark », dont le contingent vient d’être expulsé par la junte au pouvoir à Bamako.
« Le gouvernement de la République du Mali informe l’opinion nationale et internationale que ce jour (…) l’ambassadeur de France à Bamako, son excellence Joël Meyer, a été convoqué par le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale (et) qu’il lui a été notifié la décision du gouvernement qui l’invite à quitter le territoire national dans un délai de 72 heures », a annoncé un communiqué lu à la télévision d’Etat ce lundi.
Les autorités maliennes ont justifié cette décision par les récentes déclarations « hostiles » de responsables français à leur encontre. Dans une interview, le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a considéré les déclarations de Paris « inacceptables ». Pour lui, ces propos sont « empreints de mépris » et relèvent de l’insulte. Quelques jours plus tôt, le porte-parole du gouvernement de transition avait accusé la France « d’instrumentaliser » les organisations sous-régionales et de conserver des « réflexes coloniaux ».
À propos de l’intervention militaire, le ministre des Affaires étrangères français a jugé ne pas pouvoir « rester en l’état ». Cette convocation marque un nouveau durcissement des tensions entre le Mali et la France, l’ancienne puissance coloniale engagée militairement au Mali et au Sahel depuis 2013. Les relations n’ont cessé de se détériorer depuis que des colonels ont pris, par la force en août 2020, la tête de ce pays plongé depuis 2012 dans une profonde crise sécuritaire et politique.