Le 4 Février 2022 en effet, une affaire de chèvre capturée et tuée par un allié aux autochtones de Blonleu, venu faire soigner son enfant, a créé une vive tension entre autochtones Yacouba et allogènes de la zone CEDEAO.
Danané – Blonleu: Notabilité et sous-préfet à couteaux tirés suite à l’affaire de « la chèvre tuée par un allié »
Le vendredi dernier, alors qu’il accordait un entretien à Afrique-sur7, le commandant AKÉ Simon, sous-préfet de Zonneu, a vivement réagi sur l’affaire dite de « la chèvre tuée par un allié » à Blonleu, village situé à 34 km de la ville de Danané. Le 4 Février 2022 en effet, une affaire de chèvre capturée et tuée par un allié aux autochtones de Blonleu, venu faire soigner son enfant, a créé une vive tension entre autochtones Yacouba et allogènes de la zone CEDEAO. Là où le chef de tribu BEH Marcellin affirme que : « l’acte posé par l’allié est conforme à nos habitudes » , l’administrateur civil, lui, pense autrement.
« Ce que l’allié venu d’un village de Zouan-Hounien, aidé d’un groupe de jeunes de Blonleu, a fait, est intolérable au regard du droit. Ce que la chefferie appelle jeu d’alliances, est en réalité une délinquance protégée», s’est indigné AKÉ Simon, sous-préfet de Zonneu. « A la rencontre du Jeudi 10 Février dernier, nous n’avons pas marché nos mots à l’endroit de DELI Ziansieu Nick, chef de village et son président des jeunes, Mr BLIMI Michel. Aux deux, nous avons exigé qu’ils s’engagent à garantir la sécurité des allogènes de la CEDEAO et secundo, à payer la somme de 8.000.000 F CFA, destinée au dédommagement des allogènes sinistrés, a-t-il insisté».
Le règlement de l’affaire de la chèvre volée par un allié, est diversement apprécié par les populations qui y voient une volonté politique, une foire au mépris des règles ancestrales. « L’essentiel pour nous était la mise en liberté de notre allié injustement arrêté par le sous-préfet et consort. Au reste, nous sommés de payer 8.000.000 F CFA à ceux que nos parents ont accueillis depuis plus de 40 ans pour une question de chèvres, passe pour de l’injure. Nous apprenons que même relâché, notre jeune allié reste toujours à la disposition de la gendarmerie.
Que veut-on à Blonleu ? Un règlement à l’amiable ou une guerre entre communautés ?», s’interroge DELI Ziansieu Nick, chef de village de Blonleu. Au moment où un autre rendez-vous est pris les semaines à venir pour voir les allogènes entièrement dédommagés, le risque d’un dérapage communautaire, plane toujours sur Blonleu. Doit-on encore pratiquer les jeux d’alliance ? Qui est-ce qui est habilité à le faire ? Où et pour quel but ? Mieux, les Ivoiriens doivent-ils se passer des alliances inter-communautaires ?
Une correspondance de SONY WAGONDA