Trois semaines après le coup d’Etat qui a renversé Roch Marc Kaboré, rappel des événements au Burkina Faso, où le lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba a été investi président et chef de la junte, ce mercredi 16 février.
Le lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba officiellement président du Burkina Faso
Le lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba a été investi, mercredi, président du Burkina Faso par le Conseil constitutionnel, trois semaines après avoir pris le pouvoir par un coup d’État. Voici la chronologie des événéments
– Incidents dans des manifestations –
Le 22 janvier 2022, des incidents éclatent à Ouagadougou et dans d’autres villes du Burkina. Les manifestants protestent contre l’impuissance des autorités face à la violence jihadiste qui ravage le pays depuis 2015.
Parfois mêlées à des affrontements intercommunautaires, ces violences ont fait plus de 2.000 morts et 1,5 million de déplacés.
– Mutineries dans des casernes –
Le 23, des coups de feu retentissent dans plusieurs casernes. Les mutins réclament le « remplacement » des chefs de l’armée, des « moyens adaptés » dans la lutte contre les jihadistes, ainsi qu’une « meilleure prise en charge des blessés ».
Le gouvernement dément les rumeurs « d’une prise de pouvoir par l’armée » puis décrète un couvre-feu.
– Coup d’Etat militaire –
Le 24 janvier, des militaires annoncent à la télévision nationale avoir pris le pouvoir et chassé le président Roch Marc Christian Kaboré.
Le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, nouvel homme fort du pays, annonce la fermeture des frontières, la dissolution du gouvernement et la suspension de la Constitution. Il promet « un calendrier de retour à un ordre constitutionnel (..) dans un délai raisonnable ».
Des scènes de liesse éclatent dans les rues de Ouagadougou. « Vive l’armée », « Vous êtes des héros »: des centaines de personnes célèbrent les putschistes.
– Condamnations internationales –
Le 25, la France, l’ONU et la Communauté des Etats ouest-africains (Cédéao) condamnent le coup d’Etat.
Le lendemain, un proche de M. Kaboré affirme que ce dernier est « aux mains de l’armée », « dans une villa présidentielle en résidence surveillée ».
Le 27, Paul-Henri Sandaogo Damiba demande l’aide de ses partenaires internationaux dont le Burkina a « plus que jamais besoin ».
– Suspension de la Cédéao et l’UA –
Le 28, la Cédéao décide de suspendre le Burkina Faso et d’envoyer des délégations sur place pour évaluer la situation, avant l’étude d’éventuelles nouvelles sanctions.
L’Union africaine (UA) suspend à son tour le Burkina le 31 janvier, jusqu’au rétablissement de « l’ordre constitutionnel ».
– Constitution rétablie, couvre-feu levé –
Le même jour, la junte annonce rétablir la Constitution, tout en modifiant les institutions « en attendant la mise en place des organes de transition » et sans préciser une date de retour à l’ordre constitutionnel.
Le 1er février, la junte rencontre les responsables des principaux partis politiques, qui sont nombreux à se dire prêts à accompagner la transition. Le couvre-feu est levé le lendemain.
– Pression internationale –
Le 3, le Burkina échappe à de nouvelles sanctions de la Cédéao, qui demande un calendrier rapide de retour à l’ordre constitutionnel.
Une commission est annoncée le 6 pour élaborer un projet de charte et d’agenda de la transition.
Le 9, le nouveau chef d’état-major de l’armée, le colonel-major David Kabré, promet un « souffle nouveau dans la lutte contre le terrorisme ».
Le Conseil de sécurité de l’ONU se déclare « gravement préoccupé par le changement inconstitutionnel du gouvernement au Burkina Faso », sans parler de coup d’Etat.
– Damiba président –
Le 10, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, est déclaré « président » par le Conseil constitutionnel, avant d’être investi le 16.