Umaro Sissoco Embaló, le président de la République de Guinée-Bissau, a échappé à un coup d’État le mardi 1er février 2022. Plus de deux semaines après les évènements, il revient sur l’attaque qui a failli lui coûter la vie.
Guinée-Bissau : Umaro parle de sa peur lors du coup d’État manqué
Mardi 1er février 2022, la Guinée-Bissau a manqué de connaitre un renversement de régime. En effet, Umaro Sissoco Embaló présidait un Conseil des ministres au palais de la présidence quand des hommes armés ont fait irruption et ont ouvert le feu. Les envahisseurs ont encerclé le lieu.
Quelques jours plus tard, le président bissau-guinéen se souvient de la scène. « Pourquoi le cacher ? J’ai eu peur, c’est évident. Je sais que je vais mourir un jour, mais jamais je n’aurais cru que cela pouvait être comme ça, car pour moi l’époque des coups d’État et des assassinats en Guinée-Bissau, c’était du passé. Tout a commencé vers 13 heures, ce 1er février, à la cité gouvernementale située non loin de l’aéroport Osvaldo-Vieira de Bissau. Pour ce conseil des ministres de rentrée, la totalité du gouvernement – à l’exception de trois ministres : Affaires étrangères, Économie et Pêche, tous trois en déplacement – était réunis autour de moi et du Premier ministre, Nuno Gomes Nabiam », a-t-il confié à Jeune Afrique.
Selon lui, « le conseil venait à peine de commencer dans la salle « Tchico Té » que des tirs tout proches de RPG-7 et des rafales de kalachnikov se sont fait entendre ».
« J’ai cru tout d’abord que les roues d’un camion porte-conteneurs avaient explosé. Puis j’ai pensé à l’assaut d’un commando de jihadistes. En fait, il s’agissait d’une trentaine de militaires bissau-guinéens cagoulés et d’une dizaine de mercenaires casamançais en civil », s’est-il souvenu.
La CEDEAO (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest) avait fermement condamné la tentative de coup d’État tout en tenant les militaires responsables de l’intégrité d’Umaro Sissoko.