« Maintenir la dynamique de croissance, Mémorandum économique de la Côte d’Ivoire (CEM) », tel est l’intitulé du 2e rapport d’une étude diagnostique réalisée par la Banque Mondiale à intervalle de cinq ou 10 ans.
La Banque Mondiale oriente la Côte d’Ivoire pour sa croissance post-Covid 19
Un nouveau rapport de la Banque mondiale, publié jeudi 10 mars à Abidjan, intitulé « Maintenir la dynamique de croissance, Mémorandum économique de la Côte d’Ivoire (CEM) », recommande aux gouvernants ivoiriens de placer l’augmentation de la productivité au cœur de la stratégie de développement afin de maintenir la dynamique de forte croissance du pays, après la pandémie du Covid 19. Ce rapport vise à soutenir les décideurs politiques ivoiriens dans leurs efforts à maintenir la croissance à des niveaux élevés et à rendre l’économie plus inclusive au cours des 10 prochaines années.
La Côte d’Ivoire est à nouveau sur une dynamique de forte croissance qu’elle pourrait maintenir à moyen et long termes si elle améliore sa productivité agricole, sa politique de concurrence et renforce son cadre règlementaire pour les rendre plus favorables au développement du secteur privé, tout en diversifiant ses exportations. Ce CEM, le deuxième depuis la fin de la crise post-électorale de 2010-2011, encourage les autorités de la Côte d’Ivoire à placer l’amélioration de la productivité des secteurs clés de l’économie ivoirienne au centre de la future stratégie de croissance de la Cote d’Ivoire par la mise en place d’une politique de concurrence et d’un cadre réglementaire adéquat garantissant un bon fonctionnement des marchés.
La réglementation de la concurrence pourrait engendrer des marchés plus efficients, une amélioration du bien-être du consommateur, des prix plus accessibles, et la mise sur le marché de biens et services de meilleure qualité. Ce qui suppose une facilitation de l’entrée sur le marché de nouvelles entreprises, le recul des pratiques anticoncurrentielles, et la promotion de règles de jeu équitables, poursuit le CEM.
Le rapport relève qu’il y a eu une réelle augmentation de la productivité de l’ensemble des facteurs de production en Côte d’Ivoire et celle-ci a fortement contribué à l’excellente performance économique depuis 2012. Toutefois, il faut reconnaitre que cela est en partie dû à l’effet de rattrapage d’après-conflit.
« En y regardant de plus près, on observe que la productivité actuelle du travail reste inférieure aux niveaux enregistrés en Côte d’Ivoire dans les années 1970, et la croissance de la productivité a même légèrement baissé depuis 2015. En outre, elle est beaucoup plus faible que celle observée dans les pays pairs – à savoir d’autres économies émergentes – en dehors de l’Afrique subsaharienne. », ajoute l’économiste principale à la Banque mondiale, auteure du CEM, Nathalie Picarelli.
Enfin, ce Mémorandum économique préconise d’examiner les pouvoirs régionaux et nationaux afin de déléguer davantage de pouvoirs aux commissions nationales, de réviser les cadres juridiques pour faciliter la concurrence et de renforcer les règlementations sectorielles, notamment dans les télécommunications et le transport, deux secteurs qui devraient connaître de fortes croissances au cours des prochaines années : 8 à 9% par an pour les transports et près de 7% pour les télécommunications.
Le CEM est une étude diagnostique réalisée à intervalle de cinq ou 10 ans, qui analyse le développement économique et les perspectives de croissance de tous les pays d’intervention de la Banque mondiale. Elle identifie les contraintes structurelles à la croissance et propose des options de réformes pour les secteurs économiques clés, en consultation avec le gouvernement, le secteur privé, la société civile, entre autres.