Laurent Gbagbo à Duékoué, tout un symbole! Le président du nouveau parti, PPA-CI, foule le sol des Wê dans les pas de son ex-épouse Simone Gbagbo. Celle-ci y posait en 2019 la première pierre d’une stèle en mémoire des disparus du quartier »Carrefour » pendant la crise post-électorale de 2010-2011 en Côte d’Ivoire.
Laurent Gbagbo à Duékoué: Entre rancune, pardon et espoir… ni oubli ni pardon
Initialement prévue le 28 mars, la visite de l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo à l’ouest, a été reportée au 7 avril, apprend-on, ce jeudi 24 mars. Cette visite qui devrait s’effectuer sur cinq (5) jours se fera finalement en quatre jours, soit du 7 au 10 avril 2022.
Deux (2) mois après son retour en Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo avait reçu en août 2021 à Mama (Gagnoa), son village natal, une importante délégation des Wê. Il leur avait fait la promesse de se rendre chez eux pour leur dire «Yako» après toutes les souffrances endurées ces dernières décennies.
Pour Duékoué, il n’y a eu qu’une seule justice, celle des vainqueurs
Avril 2019, Simone Gbagbo pose la première pierre d’une stèle qui sera érigée en la mémoire des disparus après s’être recueillie sur l’une de ces fosses. L’objectif, « c’est pour que les victimes de ces crimes de masse restent à jamais gravées dans la mémoire collective ».
Sa visite a été aussi marquée par des journées de réjouissances en l’honneur des cadres de la région, à savoir Emile Guiriéoulou et Charles Rodel Dosso revenus d’exil.
Lors de la crise post-électorale de 2011, la zone de Duékoué fut ainsi le théâtre de massacres perpétrés selon une logique de représailles entre communautés. Entre décembre 2010 et avril 2011, plus d’un millier de personnes auraient été victimes de ces violences dans l’ouest du pays, selon le recensement de l’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (Onuci).
Dont plus de la moitié à Duékoué, surnommée, depuis, la « ville martyre ». Certains redoutent aujourd’hui que les vieux démons se réveillent à la faveur de l’élection présidentielle d’octobre. Car malgré les discours de pardon et de réconciliation, les blessures ont mal à se cicatriser et le souvenir de cette période reste vif.
A l’époque, la ville, qui avait majoritairement voté pour le président sortant, Laurent Gbagbo, était tenue par l’armée ivoirienne et une myriade de milices, pour la plupart constituées de fantassins « autochtones ».
De violents combats ont opposé ces forces de défense pro-Gbagbo aux rebelles venus du nord, qui soutenaient Alassane Ouattara, et à leurs partisans supposés à l’intérieur de la ville.
Toutes les communautés, retranchées dans leurs quartiers, ont subi des exactions dans un mélange de règlements de comptes politiques et de vengeance pour des histoires anciennes, souvent liées au foncier.
En 2011, après avoir pris ses fonctions, Alassane Ouattara promettait de faire la lumière « sur tous les massacres ». Or la plupart des anciens responsables rebelles, impliqués dans la bataille de Duékoué et de sa région, ont été brièvement inquiétés, avant de bénéficier d’une amnistie en décembre 2018 et de retrouver leur poste quelques mois plus tard au sein des forces de sécurité nationale. « A Duékoué, il n’y a eu qu’une seule justice, celle des vainqueurs, et depuis ils nous narguent », lâche Georges devant un journaliste du journal Le Monde.
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