Il y a péril sur la partie ivoirienne de l’ Union du fleuve Mano, 3e réserve régionale en terme d’écosystème forestier. La Côte d’Ivoire fait des propositions dans un rapport régional provisoire après une analyse transfrontalière du Bassin du Cavally.
Union du fleuve Mano: La Côte d’Ivoire interpelle sur la dégradation de la troisième réserve de biodiversité au monde
Les parties prenantes en Côte d’Ivoire au projet intitulé « Conservation des écosystèmes et gestion des ressources en eau internationales de l’Union du fleuve Mano » ont validé, le 1er avril dernier, au cours d’un atelier, à Abidjan, le rapport d’étude sur l’Analyse diagnostique transfrontalière (ADT) du Bassin Cavally.
L’atelier a été organisé du 31 Mars au 1er Avril 2022 à l’Hôtel Manatthan d’Attoban dans la commune de Cocody à Abidjan. Il a réuni, entre autres, des experts, les membres du comité de gestion du Bassin du fleuve Cavally, section Côte d’Ivoire, les collectivités territoriales et les usagers de l’eau.
Selon Angui Assouakon, Représentant Résident de l’ Union du Fleuve Mano en Côte d’Ivoire, l’analyse diagnostic de l’écosystème forestier de l’union, est alarmante du fait de sa dégradation. “Cet atelier va valider ce rapport qui a été produit au niveau national, ensuite au niveau régional », a-t-il indiqué avant d’exhorter les populations des quatre pays de l’union à œuvrer à la préservation des eaux transnationales.
En effet, les bassins des fleuves internationaux de Cavally, Makona, Kolenté/Kabba de l’espace Mano River Union sont menacés par les actions anthropiques en dépit de la mise en oeuvre d’un projet de «Conservation des écosystèmes et gestion des ressources en eaux internationales de l’Union du Fleuve Mano».
Organisé par le ministère des Eaux et Forêts, à travers sa Direction générale des ressources en eau (DGRE), cet atelier a permis d’examiner les problèmes identifiés dans le bassin et de confirmer les problèmes à caractères transfrontaliers. Puis de recueillir les observations des parties prenantes sur le rapport régional provisoire avant son adoption.
“Cette étude est “un grand apport pour la Côte d’Ivoire pour la gouvernance des bassins et la gestion intégrée des ressources en eau dans le pays”, a souligné le Colonel-major Oualou Kollou Beauséjour, représentant le Ministre ivoirien des Eaux et Forêts, M. Alain Richard Donwahi. Après sa validation nationale à Abidjan, le rapport sera transmis pour sa validation transfrontalière par la Côte d’Ivoire, le Liberia et la Guinée, ayant en commun le Bassin du fleuve Cavally.
Cette Sous-région constitue la troisième réserve de biodiversité au monde, après les bassins de l’Amazonie en Amérique du Sud et du Congo en Afrique Centrale.
Le projet « Conservation des écosystèmes et gestion des ressources en eau internationales de l’Union du fleuve Mano » vise à renforcer la gestion des ressources naturelles transfrontalières dans trois bassins transfrontaliers prioritaires identifiés à cet effet : (i) Bassin transfrontalier du fleuve Moa/Makona partagé par la Guinée 44%, le Liberia 8.5% et la Sierra Leone 47.5%; (ii) Bassin transfrontalier du fleuve Cavally partagé par la Côte d’Ivoire 54%, la Guinée 5%, et le Liberia 41%; (iii) Bassin transfrontalier du Great et Little Scarcies/Kolenté partagé par la Guinée 66% et la Sierra Leone 34%.