Alassane Ouattara devant le Congrès à Yamoussoukro. Le Président de la République de Côte d’Ivoire prononcera un discours sur l’état de la Nation devant l’Assemblée Nationale et le Sénat réunis le 19 avril 2022, dans la capitale politique ivoirienne.
Yamoussoukro: Alassane Ouattara va-t-il annoncer la modification de la Constitution devant le Congrès le 19 avril
Le président ivoirien, Alassane Ouattara, réélu en 2015 puis en octobre 2020, s’exprimera le mardi 19 avril devant les députés réunis à la Fondation Félix Houphouët-Boigny Pour la Recherche de la Paix de Yamoussoukro. Ils seront aux côtés de leurs pairs sénateurs.
L’information émane du secrétariat général de la chambre basse du parlement présidée par Monsieur Amadou Soumahoro, selon un communiqué transmis mardi à la rédaction de Afrique-Sur7.
Alassane Ouattara est censé évoquer son bilan à la tête de la Côte d’Ivoire après 11 ans d’exercice de pouvoir. Selon des observateurs, il en profitera pour lancer le processus de modification de la Constitution ivoirienne. Un texte sujet à moult interprétations sur les conditions d’éligibilité du président de la République de Côte d’Ivoire, notamment.
Pour le parti au pouvoir, la Troisième République, qui met en place un parlement bicaméral, un poste de vice-président, remet à zéro le compteur de la limite du nombre de mandats présidentiels, renouvelable une seule fois.
A cela, Ouattara entend placer un verrou sur l’âge limite des candidats présidentiables pour mettre hors de course pour la présidentielle de 2025 les trois grands leaders actuels, les anciens chefs de l’Etat Laurent Gbagbo et Henri Konan Bédié et lui-même.
C’est la deuxième fois depuis l’avènement des deux chambres consacrées par la 3e République, que le chef de l’Etat se présente devant le Parlement ivoirien réuni en Congrès.
En mars 2020, Alassane Ouattara y annonçait renoncer à la candidature à l’élection présidentielle du 31 octobre 2020, et s’est engagé à transférer le pouvoir à une nouvelle génération.
« Je voudrais vous annoncer solennellement que j’ai décidé de ne pas être candidat à l’élection présidentielle du 31 octobre 2020 et de transférer le pouvoir à une jeune génération », a déclaré le Président de la République dans un discours historique salué à travers le monde.
Quelques semaines plus tard, il se dédit et revient à la charge pour briguer un troisième mandat controversé après le décès de son dauphin désigné à la succession, feu Amadou Gon Coulibaly, Premier Ministre à l’époque des faits.
Une décision qui a fait basculer le pays dans une grave crise politique, avant, pendant et après le scrutin présidentiel qu’il a gagné dans la douleur et dans le sang.
Le bilan global officiel des troubles politiques qui ont souvent dégénéré en affrontements intercommunautaires, surtout dans le sud-est de la Côte d’Ivoire, s’établit à 85 morts et 484 blessés. Il y a eu 34 morts avant le scrutin, 20 le jour du vote et 31 après, selon le gouvernement, ajoutant que 225 personnes ont été interpellées, 167 inculpées, 45 écrouées. L’opposition ivoirienne annonçait des chiffres bien au-delà.