« Les étendards du roi s’avancent, la croix rayonne à son mystère, en croix la vie subit la mort et par sa mort donne la vie » C’est l’un des cantiques entendus pendant cette période pascale.
L’objectif inavoué de réduire GBAGBO à sa plus simple expression
Ce cantique nous revient en réminiscence au moment où le Christ est sorti victorieux du tombeau. Mais que de péripéties ! Que de souffrances ! Que d’humiliations pour arriver à cette victoire. Une victoire synonyme du rachat de l’humanité et annoncée longtemps par les prophètes. Tout se déroula comme prévu. Il fallait que le Christ souffrît sa passion pour que la victoire fût ! Il fallait que Judas au prix de 30 pièces d’argent vendît le Christ ! Il fallait que Ponce Pilate fît un simulacre de procès ! Il fallait que le peuple acclamât Jésus une semaine avant, et demander sa mort par la suite !
Il fallait que tous ces événements survinssent pour que la parole s’accomplît ! Il ressort de tout cela, qu’aucune victoire ne s’obtient sans souffrance. Il n’y aurait pas eu de résurrection du Christ, si la croix n’avait pas existé Il n’y aurait pas eu la Terre promise, si le désert n’avait pas existé. En tout état de cause, le Christ sorti du tombeau, rayonnant de gloire et de majesté, est assis à la droite du père et c’est à lui que reviendra la tâche de juger les vivants et les morts. La passion du Christ ramenée à la dimension de simples mortels que nous sommes, donne à réfléchir.
Si la croix fut le passage obligé pour que la vie nous soit donnée à l’humanité, on se prend à croire aujourd’hui que la Haye est un passage obligé pour que la liberté soit restituée à Gbagbo, que la vérité triomphe du mensonge méthodiquement élaboré et soutenu par des puissances pour assouvir leurs noirs desseins. Mais il fallait en arriver là, pour que le monde entier découvrît la perfidie, la malhonnêteté de nos donneurs de leçons devant l’Eternel. Il fallait qu’advînt la tentative de coup d’état mué en rébellion coachée par la France et ses hommes de main en Afrique de l’ouest, comme Compaoré et Wade. Il fallait que se tînt le simulacre de négociations pour donner une lettre de noblesse à la rébellion.
Le transfèrement de GBAGBO à la Haye
Le clou de ce simulacre de négociation, fut celle tenue à Marcoussis, avec à la manette la France et son ministre des Affaires Etrangères d’alors, le sulfureux Dominique de Villepin et sa douteuse diplomatie du mouvement, dont l’objectif inavoué était de réduire GBAGBO à sa plus simple expression, en transférant l’essentiel de ses attributions à un premier ministre qui n’est même pas élu comme conseiller municipal. Vaincue sur le plan politique, la coalition dirigée par la France eut recours à la guerre pour venir à bout de GBAGBO et usa de son influence diplomatique pour le transférer à la Haye avec le secret espoir qu’il n’en revienne jamais.
Tout comme la mise au tombeau du Christ fut pour nombre de ses disciples la fin d’une aventure, le transfèrement de GBAGBO à la Haye fut pour nombre de ses camarades de lutte, la fin du parcours politique de l’homme. Tout comme l’ouverture du tombeau le troisième jour fut le début d’une nouvelle ère pour les disciples du Christ, le verdict de la Haye, acquittant GBAGBO de toutes les accusations portées à son encontre est le début d’une nouvelle ère. Le Christ est ressuscité, des Apôtres l’ont vu et rendez-vous est pris pour la Galilée. GBAGBO est acquitté et les ivoiriens l’ont reçu à Abidjan. La Croix et la Haye ? Deux destins, un mystère, TOUTE PROPORTION GARDEE. Assurément, l’ivraie sera séparée du vrai.