Le Ghana accueille, du 23 au 27 mai 2022, la 57e Assemblée annuelle du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD). La ministre ivoirienne du Plan et du Développement y a délivré le message de la Côte d’Ivoire.
La Côte d’Ivoire s’engage à réduire son taux d’émission de CO2 de 28% à l’horizon 2030
Ci-dessous la déclaration de la Côte d’Ivoire
« Je voudrais avant tout propos, au nom de Son Excellence Monsieur Alassane OUATTARA, Président de la République de Côte d’Ivoire, adresser mes remerciements au Président de la République et au peuple Ghanéen pour l’excellent accueil et les attentions dont la délégation ivoirienne a bénéficié depuis son arrivée.
Je voudrais également renouveler les remerciements du Gouvernement ivoirien au Président Akinwumi Adesina, pour l’appui du Groupe de la BAD à la réalisation de la vision de développement portée par SEM le Président Alassane OUATTARA, de bâtir une Côte
d’Ivoire solidaire, résiliente, prospère et émergente.
Mesdames et Messieurs,
Honorables invités,
Les travaux des Assemblées de cette année se tiennent dans un contexte d’urgence climatique qui impacte durement nos politiques et exacerbe le phénomène de sécheresse. Ils se tiennent également à un moment où nos économies sont fragilisées par les impacts de COVID19, et subissent, de plein fouet, les effets de la crise ukrainienne, ayant pour conséquence une augmentation des prix des denrées alimentaires et de l’énergie.
La Côte d’Ivoire, mon pays, est l’un des pays les plus vulnérables aux effets négatifs du changement climatique, en raison de sa position géographique, et surtout de son économie fortement dépendante de l’agriculture.
En effet, la sécheresse touche 60% du territoire national et bouleverse profondément les secteurs de l’agriculture et de l’agro-industrie, qui sont les maillons essentiels de notre économie. Ces fléaux constituent également une menace pour notre sécurité énergétique et sanitaire, et, à long terme, pour la paix.
En effet, la désertification et la sécheresse sont sources de migration et de conflits intercommunautaires, en raison de la compétition qu’elles créent autour des ressources naturelles en constante diminution.
Dans ces conditions, nos pays doivent réussir la transition énergétique à l’échelle mondiale, afin de réduire de manière drastique, les émissions des gaz à effet de serre, et lutter efficacement contre les effets des changements climatiques. Il est également essentiel
d’adopter des politiques qui soutiennent la résilience des populations, notamment les plus vulnérables et d’accélérer la mise en œuvre des décisions majeures de l’Accord de Paris sur le Climat.
Mesdames et Messieurs,
Honorables invités,
La Côte D’ivoire, sous le leadership de Son Excellence Alassane OUATTARA, a fait de la lutte contre le changement climatique une priorité nationale comme l’atteste le cinquième pilier du Plan National de Développement (PND) 2021-2025 qui s’intitule comme suit : « le développement régional équilibré, la préservation de l’environnement et la lutte contre le réchauffement climatique ».
C’est dans ce cadre que le Gouvernement s’est engagé à mettre en place une politique d’atténuation et d’adaptation face aux conséquences de ce fléau. Cette volonté se traduit par l’ambition du pays à réduire son taux d’émission de CO2 de 28% à l’horizon 2030 à
à travers l’amélioration du taux de pénétration de l’information environnementale et la promotion des emplois verts dans le cadre de la politique de lutte contre le chômage.
C’est également dans ce cadre qu’une nouvelle Politique forestière a été adoptée en vue du recouvrement de 3 millions d’hectares de forêt à l’horizon 2030. Cette stratégie fait la promotion de l’agroforesterie et fait appel au secteur privé pour la reconstitution du couvert forestier.
Par ailleurs, « l’initiative d’Abidjan » ou « Abidjan legacy program » portée par le Président de la République lors de la 15ème Conférence des Parties (CoP15) sur la désertification et la sécheresse tenue à Abidjan du 09 au 20 mai 2022, a pour vocation de permettre à la Côte d’Ivoire d’intégrer dans ses stratégies de développement, les approches de gestion durable des sols et de restauration des écosystèmes forestiers fortement dégradés. Aussi, notre pays s’est engagé à accélérer l’Agriculture Zéro déforestation et la production de Cacao sans déforestation.
Mesdames et Messieurs,
Honorables invités, À cet égard, ces assises permettront de tirer le maximum des expériences diverses et variées et de formuler des recommandations constructives pour relever les défis posés par le changement climatique.
Au demeurant la résilience climatique et la transition énergétique juste, gage d’un développement durable du continent africain doivent être portées également par des financements adéquats de tous nos instruments de développement, par l’apport du secteur privé et par les capacités des pays africains.
Dans cette perspective, nous invitons le groupe de la BAD à s’engager résolument dans la lutte contre le changement climatique et ses conséquences et à promouvoir une transition énergétique plus juste pour le continent.
Je voudrais saisir cette occasion pour inviter les pays membres et leurs secteurs privés respectifs à prendre part au groupe consultatif pour le financement du PND 2021-2025 que le Gouvernement Ivoirien organise le 15 juin 2022 à Abidjan.
Pour clore mon propos, je voudrais partager avec vous l’espoir que les recommandations pertinentes qui émaneront de ces assemblées nous permettront de préserver notre environnement au profit des générations présentes et futures.
Je vous remercie ».