Les soft skills ou encore les compétences comportementales et humaines prennent de plus en plus d’ampleur dans le monde du travail, notamment dans le processus de recrutement. Dans une contribution, Kouamé Rémi Oussou, enseignant-chercheur à l’Université Alassane Ouattara et expert en éducation pour la carriere et en developpement professionnel parle de ce concept.
Soft skills et hard skills : Que retenir ?
Pour dénicher le candidat idéal, les responsables des ressources humaines tiennent, certes, compte de plusieurs éléments comme le diplôme, l’expérience professionnelle, les compétences, mais aussi le savoir-être. Il y en a même qui vont jusqu’à souligner que ces compétences spécifiques sont tout aussi essentielles, sinon plus importantes, que les compétences dites techniques.
Le savoir-être ou Soft Skills (en anglais), désigne « un ensemble de qualités professionnelles qui reflètent la manière dont vous vous comportez dans un environnement professionnel ». Autrement, il s’agit de qualités humaines liées à la personnalité du candidat ou de la candidate et qui vont être un atout pour la structure qui embauche en termes d’intégration au groupe au lieu d’être un obstacle à l’entente et la cohésion. Il a pour synonymes compétences interpersonnelles, compétences comportementales, ou encore compétences humaines.
Les soft skills ou savoir-être, s’opposent aux hard skills (en anglais, littéralement «compétences dures»), qui font référence à toutes « les compétences spécialisées techniques ou académiques acquises au cours de votre formation et de vos expériences professionnelles » à l’exemple de la maîtrise d’une langue étrangère, de logiciels, de langages de programmation, etc.
En règle générale, la compétence recouvre trois (3) principales dimensions: savoir, savoir-faire et savoir-être. En effet, si le savoir a trait à la connaissance technique relevant d’un domaine particulier, savoir-faire concerne la pratique tandis que le savoir-être porte sur les attitudes.
Il est difficile de définir une liste exhaustive de ces compétences, mais celles que les employeurs apprécient le plus souvent sont: l’adaptabilité, la créativité, l’esprit critique, la résolution de problèmes complexes, l’esprit d’équipe, l’intelligence sociale et l’autonomie.
L’une des caractéristiques fondamentales du savoir-être est qu’il est le plus souvent acquis en dehors de l’espace scolaire ou universitaire. Il n’empêche que les étudiants, dans leur parcours, n’y soient tout autant exposés.
En réalité, les projets de groupe comme les exposés demeurent un excellent exercice qui développe plusieurs « compétences douces » chez les étudiants. Que ce soit pour le travail d’équipe, l’esprit critique et d’analyse, la communication efficace et l’autonomie, il y a fort à parier que l’étudiant qui a obtenu un master possède la plupart de ces qualités.
Acquisition de soft skills : Ce qui manque aux étudiants
Ceci étant, comment valoriser ces diverses compétences sur le CV et dans la lettre de motivation?
D’abord, il faut une prise de conscience de la part de l’étudiant lui-même. Il doit se dire qu’avec tout ce bagage qu’il a accumulé au cours de son cursus, il a emmagasiné suffisamment de qualités comportementales pour se faire valoir lors de l’élaboration de son CV. Dans cette posture, il aura une idée assez claire de ses qualités et, ce faisant, il développera une meilleure estime de lui-même, ce qui est plus que nécessaire pour affronter le monde du travail.
Ensuite, pour mettre ces compétences en valeur lors de l’élaboration de son CV, il s’agira, soit, de créer une rubrique spécialement consacrée aux soft skills, par exemple sous le titre du CV, soit d’intégrer les compétences comportementales directement dans le descriptif de chacune de ses expériences (bénévolat, stages, volontariat, alternance, formations spécifiques, etc.), en insistant particulièrement sur celles qui sont rapport avec le poste.
Enfin, il n’est pas exclu que l’enseignant indique clairement les compétences associées à son cours lors de la confection du syllabus de son cours.