La France, avec les États-Unis, est en première ligne du front contre la Russie dans la guerre qui l’oppose à l’Ukraine. Un radical changement se prépare.
Macron n’a plus que l’opposition pour reculer face à la Russie sans déshonneur?
Lors d’une de ses allocutions, il y a quelques mois, le président français s’était permis une mise en garde à la Russie de M. Poutine. Il disait que si la Russie attaque militairement l’Ukraine, les conséquences seraient immédiates et à la hauteur de l’agression. Presque immédiatement après ce discours, Vladimir Poutine a lancé son armée aux trousses des Ukrainiens le 24 février 2022.
Le monde entier, le président ukrainien Zelensky en premier, attend encore la réaction immédiate qui devait être à la hauteur de l’agression militaire de la Russie. Il faut dire que rien n’a été fait si ce n’est la prise de sanctions qui n’ont aucun effet sur la Russie. Pire encore, ce sont les brandisseurs du bâton qui paient le prix fort des décisions destinées à mettre à genoux l’économie russe.
Cela fait pratiquement quatre mois que dure la guerre. Ni la France ni aucun pays de l’OTAN, les États-Unis compris, ne se sont invités sur le terrain en Ukraine pour en découdre avec la Russie. Chacun s’est contenté de livrer des armes à l’armée ukrainienne affaiblie seulement trois jours après le début des hostilités. Elle a aujourd’hui beaucoup de mal à résister à la puissance de feu de l’armée russe et les nombreux dons qu’elle reçoit n’y changent rien.
À côté des discours reprenant des sanctions inefficaces contre les Russes, l’Ukraine est sous le feu de l’artillerie du pays de Vladimir Poutine. Le nombre de réfugiés ukrainiens arrivant dans les pays de l’OTAN commence à faire apparaître d’autres sons de cloche dans les débats publics. L’unanimité datant sur le conflit ukrainien commence à s’effriter chez les Occidentaux.
À noter que la France qui a pris le lead de la fronde contre l’action de la Russie est l’un des pays qui paient le plus lourd tribut dans cette guerre.
Outre les augmentations du prix du carburant ou des denrées alimentaires…, elle fait face à un afflux massif de réfugiés venant non seulement d’Ukraine, mais aussi des pays qui lui sont proches.
Melanchon ou comment changer sa parole sans se renier ?
La réponse toute trouvée au problème de changer sa parole sans se dédire est la percée de l’opposition à l’Assemblée nationale française. On connaît la position pacifiste du Rassemblement National de Marine Le Pen sur le conflit ukrainien. Jean-Luc Mélenchon, opposé à l’escalade verbale et militaire, a réalisé lui aussi un extraordinaire score lors des dernières élections législatives.
Ne nous y trompons pas, cette opposition devenue soudainement forte à l’Assemblée nationale n’est pas une réelle volonté du peuple. Les Français ont toujours été constants. Ils ne peuvent élire Emmanuel Macron à la présidence de leur pays et le dépouiller littéralement de tous ses pouvoirs quelques semaines plus tard.
Ces élections législatives en France sont donc soit arrangées ou alors la nouvelle situation tombe inespérément trop bien pour Macron. Elles vont permettre à la France, sous le prétexte d’une opposition des adversaires du parti au pouvoir, de changer sa politique étrangère sur la question de la guerre sans être accusée d’avoir lâché l’Ukraine en plein vol.
Il ne serait pas surprenant que la gauche et l’extrême droite s’accordent depuis le parlement sur une nouvelle conduite à tenir face à Poutine. Les États-Unis pourraient donc bientôt se retrouver seuls sur la ligne dure contre la Russie. Un changement de gouvernement en France pourrait davantage rebattre les cartes en faveur de la Russie.
La France bientôt sauvée de l’humiliation par Jean-Luc Mélenchon ?
L’opposition de Jean-Luc Mélenchon à la vision des Américains devrait se traduire par un non-alignement systématique de Paris sur les positions de Washington. La victoire de Vladimir Poutine en Ukraine, refusée de toutes ses forces par Joe Biden, ne devrait qu’être plus éclatante.
L’absence de résultats escomptés après le décaissement par l’Amérique de 40 milliards de dollars US pour soutenir l’armée de Zelensky devrait revenir dans la face de Biden telle une pierre.
Volodymyr Zelensky pourrait donc bientôt se retrouver dans l’obligation de faire des concessions pour ramener la paix en Ukraine.
L’entrée de l’Ukraine dans l’OTAN, pas plus que son adhésion à l’Union européenne, devrait ainsi rester un rêve irréalisable. Faible, Zelensky pourrait même perdre le pouvoir dans son pays. C’est à ce prix que l’inutile guerre russo-ukrainienne pourrait prendre fin.