Le Président de la république, dans sa volonté de concrétiser sa première priorité dès son arrivée au pouvoir, à savoir le rétablissement de la paix dans tout le pays, a formulé sa politique de main tendue à tous les fils et filles du pays. Il a appelé ses compatriotes à se soutenir mutuellement dans cette démarche de recherche de la paix pour une Côte d’Ivoire plus démocratique. C’est dans le fil directeur de ce processus qu’est prévue le 14 juillet 2022 la rencontre des trois grands leaders politiques ivoiriens, notamment les Présidents Alassane OUATTARA, Laurent GBAGBO, Henri Konan BEDIÉ.
Rencontre des trois grands leaders Bédié, Ouattara et Gbagbo: Le rendez-vous de l’espoir ?
Une rencontre que l’ensemble des ivoiriens attendait depuis le retour de l’Ex président Laurent GBAGBO de son périple judiciaire avec la CPI. En effet, la classe politique est divisée depuis la crise postélectorale de 2010-2011. Les avis sont partagés sur les responsabilités des uns et des autres dans cette crise qui par ailleurs a créé le creuset de la méfiance entre les ivoiriens. Cette rencontre appelée le « Rendez-vous de l’espoir » ouvrira-t-elle de nouvelles perspectives pour une paix durable ?
Par ailleurs, il faut noter que plusieurs rencontres entre les lieutenants des trois grands partis politiques, de la société civile et de 18 autres partis ont eu lieu dans le cadre du dialogue politique dont les conclusions contributives ont fait l’unanimité des protagonistes. Le rapport final de ce dialogue recommande une série de mesures à même de garantir un climat apaisé lors des prochaines élections.
La rencontre du président de la République et ses prédécesseurs permettrait de mettre rapidement en place les mesures prises lors du dialogue politique et surtout de créer un espace tripartite pour un dialogue direct. Cependant, il convient d’être plus pragmatique, d’analyser les rapports de force pour trouver des solutions crédibles, un consensus dynamique qui offre des portes de sortie aux uns et aux autres.
Envisager des solutions pour permettre une désintoxication de la politique ivoirienne
Nous ne condamnons pas d’emblée l’opposition mais nous en connaissons les responsabilités et parfois les turpitudes. Le pouvoir est une drogue dure, il faut envisager des solutions pour permettre une désintoxication de la politique ivoirienne. Il convient de rassurer que cette rencontre doit reposer sur une forme de confiance, de consensus et de concessions politiques. Mais s’ils engagent des discussions le jour puis dans la nuit ils se livrent à des embardées théoriques avec leurs militants, la démarche risque de ne pas atteindre ses objectifs et ce sera regrettable.
C’est à eux de trouver leurs propres solutions. En effet, notre avis en vue de favoriser un climat apaisé nécessaire pour la conduite réussie du processus de paix, est que les trois grands leaders doivent s’engager à se conformer aux principes directeurs suivants :
1 – Le respect de la Constitution et de la légitimité des Institutions.
2 – L’engagement à promouvoir le dialogue constructif, de bonne foi et dans un esprit de compromis en mettant en exergue l’intérêt national au-dessus de toute autre considération, le respect de l’unité nationale et de l’intégrité territoriale.
3 – L’engagement à garantir la mise en place des recommandations du dialogue politique précédent.
4 – La reconnaissance que la violence, la force et l’usage des armes ne constituent pas la solution aux nombreux défis auxquels fait face notre pays et, par conséquent, l’engagement à privilégier une résolution pacifique des revendications de quelque nature que ce soit doit être poursuivi.
5 – La reconnaissance que l’impunité n’a jamais constitué une solution durable aux crises récurrentes et l’engagement à respecter la lutte contre les graves violations des droits humains et la liberté de chacun.
Une contribution de Idriss DAGNOGO, Ivoirien résidant en France