Olivier Salgado, Porte-parole de la MINUSMA, vient d’être sommé par les autorités maliennes de quitter le territoire du Mali, au plus tard dans 72 heures. Cette expulsion fait suite à l’affaire relative aux 49 soldats ivoiriens arrêtés au Mali.
Arrestation de 49 militaires ivoiriens: Assimi Goïta expulse du Mali, Olivier Salgado, le Porte-parole de la MINUSMA
Le lundi 11 juillet 2022, alors que la junte malienne considèrait les 49 soldats ivoiriens arrêtés au Mali, dimanche, comme des mercenaires venus sur son territoire sans ordre de mission, clair, et lourdement armés, la Mission des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA ), parlait plutôt d’une simple mission de rotation dans le cadre d’un appui logistique pour le compte de l’un de ses contingents.
Dans une série de Tweet, Olivier Salgado, Porte-parole de la MINUSMA, expliquait la situation, totalement en déphasage avec la version des autorités maliennes.
« Les soldats interpellés dimanche à l’aéroport de Bamako ne font pas partie de l’un des contingents de la MINUSMA. Ces soldats sont déployés depuis plusieurs années au Mali dans le cadre d’un appui logistique pour le compte de l’un de nos contingents. D’après nos informations, leur relève du 10 juillet aurait été préalablement communiquée aux autorités nationales. Les Éléments Nationaux de Soutien (NSE) sont des effectifs nationaux déployés par les Pays Contributeurs de Troupes, en soutien à leurs contingents.
Il s’agit d’une pratique communément appliquée dans les Missions de maintien de la paix. Ils ne sont pas comptabilisés dans les effectifs de la MINUSMA. Les relèves des contingents de la MINUSMA sont planifiées et s’effectuent en accord avec les autorités maliennes. Nous œuvrons à ce que les relèves de contingents originaires d’Afrique de l’Ouest, qui accusent un retard du fait de l’absence des autorisations requises, puissent intervenir au plus tôt ».
Soldats ivoiriens arrêtés au Mali : ce qu’il faut savoir
49 Militaires ivoiriens détenus au Mali : les actions de la CEDEAO
Deux chefs d’Etat de la Cédéao ont été dépêchés jeudi pour tenter de résoudre la question des 46 militaires ivoiriens détenus au Mali. Enjeux d’une visite.
Les présidents Adama Barrow de Gambie et Nana Akufo Addo du Ghana sont arrivés au Mali jeudi (29.09.22). Ils étaient accompagnés par Robert Dussey, ministre togolais des Affaires étrangères, représentant le président Faure Gnassimbé, médiateur désigné dans l’affaire des militaires ivoiriens. Ceux-ci échangent avec le président de la transition malienne, le colonel Assimi Goïta au palais présidentiel de Koulouba.
Une affaire sous-régionale
Selon Aly Tounkara, du Centre d’études stratégiques pour la sécurité dans le Sahel, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, en mettant en avant la carte de la médiation, fait de l’affaire des 46 militaires ivoiriens détenus au Mali une affaire sous-régionale.
Pourquoi les 49 soldats ivoiriens ont été arrêtés au mali ?
Les 49 militaires ivoiriens sont accusés d’être des « mercenaires » . Selon Bamako, ces soldats n’avaient « ni ordre de mission, ni autorisation » à leur arrivée au Mali le 10 juillet.
Qualifiés de « mercenaires », ils ont été inculpés à la mi-août de « tentative d’atteinte à la sûreté extérieure de l’État » et aussitôt écroués.
La libération 49 des soldats ivoirien à bamako
Les trois femmes parmi les 49 militaires ivoiriens arrêtés le 10 juillet 2022 au Mali ont été officiellement libérées et remises aux autorités ivoiriennes, le 3 septembre courant. 46 soldats ivoiriens demeurent toujours incarcérés au Mali.
ONU – Minusma
À l’occasion d’une conférence de presse organisée le 13 juillet 2022 à Abidjan, le conseiller aux opérations extérieures du Chef d’État-major général des Armées, le Colonel Guezoa Mahi Armand, a assuré que le détachement de soutien national existe régulièrement et que tous leurs prédécesseurs ont toujours bénéficié du badge UN.
« Le porte-parole de la MINUSMA, Salgado, basé à Bamako, a déjà affirmé connaître l’existence de ce détachement de soutien national ivoirien basé à Bamako. Les éléments arrêtés ont été enregistrés dans les fichiers de la MINUSMA. Ce détachement de soutien national existe régulièrement », a affirmé le Colonel Guezoa Mahi Armand.
Le Chef de l’État ivoirien, Alassane Ouattara, a saisi la Commission de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) suite à l’arrestation des soldats, pour une réunion extraordinaire, en vue d’aboutir à la libération des 46 soldats ivoiriens arrêtés au Mali dans les plus brefs délais.