Michel Koudou Gbagbo, député de la Nation et fils de l’ancien chef de l’Etat Laurent Gbagbo, a réagi à la nouvelle interpellation de la militante de la société civile ivoirienne Pulchérie Gbalet, écrouée à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (MACA).
COMMUNIQUE DU DEPUTE MICHEL GBAGBO
Figure de la société civile ivoirienne, Pulchérie Gbalet, qui avait déjà été brièvement interpellée et retenue à son retour du Mali il y a trois semaines, a de nouveau été arrêtée lundi et mise sous mandat de dépôt pour atteinte à la sûreté de l’Etat,
Dans un communiqué publié ce 25 août 2022, Michel Gbagbo, député de la commune de Yopougon, dénonce une arrestation déplorable et hautement regrettable pour la consolidation de la paix et la cohésion sociale.
Ci-dessous le libéllé du communiqué
Ce mercredi 24 août 2022, Mme Pulchérie Gbalet, Présidente de l’organisation Alternative Citoyenne Ivoirienne (ACI) et membre de la société civile, a été appréhendée et placée sous mandat de dépôt. Elle est en ce moment incarcérée à la Maison d’Arrêt et de Correction d’Abidjan (MACA).
Cette nième arrestation pourrait fragiliser le tissu social et la réconciliation nationale.
J’interviens pour interpeler le gouvernement ivoirien sur la nécessité d’une bonne gestion de cette arrestation et au-delà, pour la libération de Madame Pulchérie Gbalet.
Considérée par Amnesty Internationale comme détenue d’opinion, en août 2020, Mme Pulchérie Gbalet a bénéficié d’une liberté conditionnelle le 28 avril 2022. Ce mercredi 24 août 2022, elle vient d’être arrêtée pour « entente avec les agents d’une puissance étrangère de nature à nuire à la situation diplomatique de la Côte d’Ivoire, diffusion de fausses nouvelles de nature à porter atteinte au moral des populations et atteinte à l’ordre public ».
Cette autre arrestation est déplorable et hautement regrettable pour la consolidation de la paix et la cohésion sociale. En effet, c’est au prix de la réconciliation nationale que sa libération fera partie des dynamiques entreprises par les autorités politiques et judiciaires de notre pays. Au nom de ce processus de réconciliation, des actions politiques et sociales concertées devraient être menées en vue d’éviter celles pouvant fragiliser cette cohésion sociale tant souhaitée.
Par ailleurs, selon les avocats de Mme Pulchérie Gbalet, elle a été appréhendée dans des conditions aux « antipodes des règles de procédures pénales » avant d’être inculpée, puis conduite à la Maison d’Arrêt et de Correction d’Abidjan. Selon des journalistes, son domicile aurait subi une perquisition sans mandat.
Cette situation qui jette un doute évident sur la partialité des procédures entamées, permet d’espérer que le Parquet révisera sa position et autorisera la libération de l’inculpée sans délai. Car « lorsque les haines ont éclaté, toutes les réconciliations sont fausses » (Denis Diderot).
N’oublions pas qu’une rubrique de notre histoire renseigne que de nombreux membres de l’opposition et de la société civile, croupissent dans les geôles du pays pour « trouble à l’ordre public et atteinte à la sûreté de l’état ».
J’invite le gouvernement dont les membres, eux aussi, auront un jour besoin de cette société civile, à scruter cette situation.
J’appelle enfin Monsieur le Garde des sceaux, Ministre de la Justice à s’inscrire pleinement dans le processus de réconciliation en jouant la carte de l’apaisement dans cette affaire qui va au-delà de nos frontières.
Fait à Abidjan le 25 août 2022
Michel Koudou Gbagbo
Député de la Nation