Déjà en froid contre l’Algérie, le Maroc est désormais en brouille diplomatique avec son autre voisin la Tunisie. Dans la soirée du vendredi 26 août 2022, le ministre des Affaires étrangères du Royaume du Maroc a rappelé officiellement pour consultation, son ambassadeur en Tunisie.
Le Maroc en bras de fer avec la Tunisie
À l’origine de cette nouvelle crispation entre le Maroc et la Tunisie, la question du Sahara-Occidental. En effet, le Royaume chérifien reproche au pays du Jasmin d’avoir invité le leader des Séparatistes du Front Polisario, Brahim Ghali au TICAD, un forum de coopération Japon-Afrique qui se tient en Tunisie du 27 au 28 août.
« L’accueil réservé par le chef de l’Etat tunisien au chef de la milice séparatiste, est un grave et inédit, qui heurte profondément les sentiments du peuple marocain et de ses forces vives » a indiqué le ministère des Affaires étrangères du Royaume chérifien.
Loin, la Couronne marocaine incrimine la Tunisie d’avoir violé les règles établies en la matière sur la base du principe de la Comitas Gestus « courtoisie internationale » en invitant le chef des séparatistes à ce sommet.
« La Tunisie, contre l’avis du Japon et en violation du processus de préparation et des règles établies, a décidé unilatéralement d’inviter l’entité séparatiste » a condamné la diplomatie marocaine.
Au-delà du rappel de son ambassadeur de Tunisie, le Royaume chérifien en guise de protestation a annoncé qu’il ne participera pas au forum du TICAD, créer en 1993 et qui a pour but de renforcer le partenariat entre le pays du soleil levant et l’Afrique.
“Face à cette attitude hostile et préjudiciable aux relations fraternelles que les deux pays ont toujours entretenues, le Royaume du Maroc a décidé de ne pas participer au 8 ème Sommet du TICAD qui se tient en Tunisie les 27 et 28 août”, précise le communiqué.
Ex-colonie espagnole, le Sahara Occidental est considérée comme un territoire non-autonome par l’ONU est le théâtre d’une bataille acharnée depuis 1970 entre l’Etat marocain et les indépendantistes sahraouis du Front Polisario qui est soutenu par l’Algérie.
Le Sahara Occidental, champ de bataille entre le Maroc et le Front Polisario
Le statut de cette ex-colonie espagnole, considérée comme un « territoire non-autonome » par l’ONU, oppose depuis les années 1970 le Maroc aux indépendantistes sahraouis du Front Polisario, soutenus notamment par Alger.
Rabat, qui contrôle près de 80 % de ce territoire. Ce dernier prône un plan d’autonomie sous sa souveraineté alors que le Front Polisario réclame un référendum d’autodétermination sous l’égide de l’ONU.