Le président Alassane Ouattara convoque le Conseil national de Sécurité pour plancher sur le dossier des 46 soldats ivoiriens encore détenus « injustement » à Bamako au Mali.
La cédéao va statuer sur le dossier des 46 militaires ivoiriens inculpés au Mali, lors d’un sommet délocalisé à New York
Pour la présidence ivoirienne, c’est “un chantage honteux voire odieux de la junte » que de poser comme condition à la libération de ses 46 militaires « injustement retenus” à Bamako,
« C’est une prise d’otage qui ne restera pas sans conséquence. Notre position est claire: ce marché est inacceptable », a confié dimanche une source proche de la présidence ivoirienne à l’AFP.
La Côte d’Ivoire considère que ses 46 soldats détenus au Mali depuis deux mois sont des « otages ». Une déclaration qui suit celle de la junte au pouvoir à Bamako, conditionnant la libération des soldats à l’extradition de personnalités politiques maliennes vivant à Abidjan, notamment Karim Keïta, fils de l’ancien président IBK, accusé par Bamako de détournement de fonds publics.
Ce lundi, nous apprenons la tenue, cette semaine à Abidjan, d’un Conseil national de sécurité, présidé par le Chef de l’Etat Alassane Ouattara, sur la situation sécuritaire générale, et en particulier sur la situation des 46 militaires.
La question sera également évoquée en fin de semaine lors du sommet extraordinaire de la Communauté des Etats d’Afrique de l’ouest (Cédéao) délocalisé à New York, en marge de l’Assemblée générale des Nations unies, selon cette même source.
« Si d’ici là rien ne se règle par la voie diplomatique, la Cédéao sera bien obligée de prendre des sanctions », a-t-elle prédit.
Le colonel Assimi Goïta avait récemment accepté de ne plus exiger l’extradition des politiques maliens présents en Côte d’ivoire, en échange de la libération des soldats ivoiriens détenus au Mali.
Cette volte-face était-elle préméditée ? Quel est l’objectif recherché ? Audacieux coup de poker pour obtenir cette extradition, ou volonté d’allumer la mèche avec Abidjan ? Plusieurs interlocuteurs avertis rappellent la « stratégie habituelle » des autorités de transition : exalter l’orgueil national et focaliser l’attention sur un dossier pour s’occuper plus tranquillement des autres.