Située dans la région du Lôh-Djiboua, à quelque 213 kilomètres d’Abidjan, Hiré reste toujours difficile d’accès. La voie menant vers la ville, en provenance du chef lieu de région, Divo, n’est pas encore achevée, après 3 années de travaux.
Le ministre Amedé Kouakou est-il celui qui bloque les travaux de bitumage de l’axe Divo-Hiré?
En février 2017, feu le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly lançait, à Divo, les travaux de bitumage du tronçon Divo-Guitry-Cotière, long de 76 km, et de renforcement de l’axe routier de 167 km, partant du Pk 109 jusqu’à Gagnoa en passant par N’douci, Tiassalé, Divo et Lakota. Selon l’ancien chef du gouvernement, le lancement des travaux de bitumage de ces axes routiers, était la réponse du Président Alassane Ouattara aux doléances des populations.
« En homme de parole et d’action, le Président Alassane Ouattara nous envoie concrétiser son engagement de favoriser le désenclavement total et le développement économique de cette belle région. La longue crise qu’a connue notre pays a eu un impact négatif sur le réseau routier national. A l’absence totale de travaux pendant cette longue période, s’est ajouté un manque d’entretien du réseau routier qui a conduit à la dégradation de près de 70% de ce réseau routier. C’est pour corriger cette situation que le Président de la République a mis un point particulier sur le secteur routier. A cet effet, trois axes ont été privilégiés, à savoir l’entretien du réseau routier, sa réhabilitation et son développement. C’est dans ce cadre que se situe les grands travaux de construction et de réhabilitation de notre réseau routier qui a démarré depuis 2012 et qui se poursuit, sur la base d’un Plan national de développement routier (PNDR 2016-2025), pour un coût global de 3. 760 milliards de FCFA (…) », dixit le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly.
Aujourd’hui, les travaux de bitumage de la route Divo-Guitry-Cotière et le renforcement de la Nationale A2 constituée par les tronçons Pk 109 de l’autoroute du Nord, N’douci, Divo, Gagnoa en passant par Lakota, sont achevés et font la fierté de toute la région. Parallèlement à ces grands axes, devrait aussi faire peau neuve la voie Divo-Hiré d’environ 45 kilomètres. Lancés en septembre 2019, les travaux de bitumage de cette voie, étaient prévus pour durer 07 mois. Mais trois années après, les populations de Hiré n’ont pas encore vu le bitume arriver dans leur ville.
Le gouvernement est ainsi interpellé
« Les travaux sont arrêtés à l’entrée du village de Douaville. Il était question que ce tronçon d’environ 40 kilomètres, soit bitumé en 7 mois. Malheureusement, plus de 3 années après, le bitume n’est toujours pas arrivé dans la ville. Les travaux sont arrêtés à 5 kilomètres, à l’entrée du village de Douaville; et depuis là, rien. Les machines sont retournées », s’indigne un habitant de Hiré. Que se passe-t-il pour que des travaux prévus pour durer 7 mois, peinent-ils à être achevés, même en 3 années? Qu’est-ce qui bloque ces travaux? Pourquoi les machines sont-elles reparties alors que dans la ville de Divo voisine, presque toutes les rues ont pratiquement été entièrement bitumées?
A Hiré, les rumeurs vont bon train. Pendant que certains s’expliquent difficilement l’arrêt brusque des travaux, d’autres, très en colère, accusent ouvertement le Ministre de l’Equipement et de l’Entretien Routier, Amedé Kouakou, par ailleurs maire de la ville de Divo. « Le ministre Amédée Kouakou qui est à l’initiative de ces travaux salvateurs est fâché avec le maire Kacou Gilbert qu’il accuse de le dénigrer auprès des autres élus du Lôh-Djiboua. Le maire Kacou, pour sa part, reproche au ministre d’avoir contribué à sa défaite aux législatives 2021 en retardant le bitumage du tronçon Divo-Hiré alors que cela fait partie de ses promesses de campagne », dit-on.
Vrai ou faux? Nos tentatives auprès de l’équipe du Ministre Amedé Kouakou, ne nous ont pas permis de savoir la vérité sur la raison du blocage des travaux de bitumage de l’axe Divo-Hiré. Une chose est certaine, les populations de Hiré ont dû mal à s’expliquer comment leur ville qui compte les deux mines d’or essentielles de Côte d’Ivoire (Mines d’or de Bonikro et d’Agbaou), peut-elle souffrir autant d’un manque de bitumage, plombant ainsi les activités socio-économiques dans la localité. Le gouvernement est ainsi interpellé.