Le projet de loi-cadre relative à l’Economie Sociale et Solidaire en Côte d’Ivoire a été présenté, jeudi dernier, aux acteurs clés et parties prenantes de l’ESS afin de l’examiner et faciliter son appropriation à travers une approche consensuelle.
Economie Sociale et Solidaire en Côte d’Ivoire: Un défi majeur à relever
Initié par le Ministère de la Solidarité et de la Lutte contre la Pauvreté à travers la Direction Générale de la Solidarité et de l’Action Humanitaire, un atelier sur le projet de cadre juridique et règlementaire de l’Economie Sociale et Solidaire en Côte d’Ivoire (ESS) s’est tenu le jeudi 13 octobre 2022 à Abidjan Hôtel belle Cote.
Pour Madame Marie Kouadio Koné, Directrice Adjointe du cabinet dudit ministère, qui a présidé les travaux de cet atelier, il s’agit de promouvoir le développement économique et social et assurer la vision du chef de l’Etat d’une Côte d’Ivoire plus solidaire.
Au nom de la Ministre Belmonde Dogo, elle a salué la disponibilité des participants à partager leur connaissance, expertises et expériences.
« La vision du PND 2021-2025 est de placer l’ivoirien au cœur du développement économique et social de notre pays », a-t-elle relevé. Soulignant au passage que l’Economie sociale et solidaire est un moyen de renforcement de l’inclusion sociale, de promotion de la solidarité et de résilience pour les couches sociales vulnérables.
A sa suite, le Directeur général de la Solidarité et de l’Action humanitaire, Prof Roch Gnabeli a expliqué que l’atelier s’inscrit dans le processus d’institutionnalisation et d’organisation su cadre juridique de l’ESS. Et de de permettra d’anticiper sur les défis majeurs auxquels la Côte d’Ivoire aura à faire face.
« Il faut noter que la côte d’ivoire est représentée dans les différentes institution de l’ESS mais manque de cadre juridique et réglementaire qui va donc permettre aux entreprises et acteurs de l’Economie sociale et solidaire d’exercer dans un environnement propice. » a-t-il confié.
Les avis et les suggestions des acteurs et parties prenantes qui seront recueillis au terme des travaux, devraient améliorer le projet de Loi-Cadre. Les stratégies pertinentes en matière de plaidoyer qui seront identifiées pourront également aboutir le plus tôt possible à la validation finale du cadre juridique de l’ESS en Côte d’Ivoire, a-t-il relevé.
L’ESS en Côte d’Ivoire
L’Economie Sociale et Solidaire (ESS) est un modèle social et économique, reconnu au plan international comme un outil privilégié de création d’emplois et de réduction de la pauvreté. Elle désigne généralement un secteur d’activités regroupant des organisations non orientées vers le profit financier individuel. Il s’agit d’associations, de coopératives, de mutuelles et de fondations, dont le fonctionnement interne et les activités sont fondés sur un principe de solidarité et d’utilité sociale.
Pour rappel plusieurs rencontres préliminaires ont été déjà organisées par le Ministère notamment, l’atelier tenu le 23 juin 2022 à Noom Hôtel (Abidjan-Plateau), qui avait pour objectif principal la définition des actions prioritaires en vue de créer un environnement institutionnel et un cadre organisationnel propices au développement de l’ESS en Côte d’Ivoire, et ce, en présence des représentants des réseaux, acteurs et plateformes de l’ESS, d’Ambassades, de coopératives, des Chambres Consulaires.
Infléchir la courbe de la pauvreté
En Côte d’Ivoire, l’éradication de la pauvreté est une priorité pour le Gouvernement. Le programme social du Gouvernement (Psgouv) et le Plan National de Développement (PND) initiés par le Président Alassane Ouattara, ont permis d’infléchir la courbe de la pauvreté en raison des efforts visibles sur le terrain.
Pour une meilleure inclusion sociale des populations défavorisées, le Gouvernement ivoirien avec le soutien de la Banque Mondiale a mis sur pied depuis 2015, le projet Filets Sociaux productifs. Avec un financement global d’un montant de plus de 87 milliards de FCFA, ce projet a permis d’octroyer une allocation trimestrielle de 36.000 FCFA à 227.000 ménages en situation d’extrême pauvreté dans 21 régions et 1547 villages de la Côte d’Ivoire sur une période de 3 ans. Au terme de ces trois années, ce projet devrait permettre aux ménages bénéficiaires de se prendre en charge. Dans cette dynamique, ils recevront un accompagnement technique et financier pour la réalisation d’activités génératrices de revenus.
Outre le projet Filets Sociaux Productifs, les efforts du Gouvernement sont aussi perceptibles dans le domaine de la santé notamment la couverture maladie universelle. A ce jour, on dénombre près de 3 millions de personnes inscrites à cette prestation sociale pour l’accès aux soins à moindres coûts.
Soucieux du bien-être des fonctionnaires et agents de l’Etat, le Gouvernement a pris une mesure importante sur le déblocage du salaire indiciaire et la revalorisation du traitement salarial, de même que l’amélioration du traitement des agents du secteur privé et des retraités. Le SMIG est relevé de 36 607 F CFA à 60 000 F CFA dans le secteur privé formel.
D’autres actions de lutte contre la pauvreté dont les populations bénéficient sont la couverture en électricité et l’accès à l’eau potable. Grâce au programme Electricité pour tous, la Côte d’Ivoire a pu brancher entre 2019 et 2020, 237 563 ménages avec une baisse du tarif social de 20% en plus d’une couverture exceptionnelle de l’électrification villageoise de 79, 6 %. Quant à l’accès à l’eau potable, le Gouvernement a réalisé un investissement de 400 milliards de FCFA avec une capacité de production d’eau de 750 000 mètres cube /jour.