L’Algérie est bien décidée à réussir la 31e session du sommet de la Ligue Arabe qu’elle accueille. A moins de deux semaines de ce grand rendez-vous des pays de la communauté arabe, Alger peaufine les derniers réglages pour une parfaite réussite de l’événement.
L’Algérie, capitale du monde Arabe du 1er au 2 novembre 2022
Il n’y a plus de doute aucun concernant la tenue du 31e sommet de la Ligue Arabe en Algérie. Après avoir dépêché ses émissaires au sein des capitales des nations sœurs arabes qui ont remis officiellement les lettres d’invitations aux dirigeants de ses nations respectives, le président Abdelmadjid Tebboune a reçu lundi 17 octobre à Alger, le secrétaire général de la Ligue Arabe, M. Aboul Gheit. Les deux hommes ses sont entretenus sur les derniers détails de l’organisation de ce sommet tant attendu.
Cet entretien accordé au secrétaire général de l’institution arabe par le président Abdelmadjid Tebboune témoigne de l’importance que revêt ce grand rendez-vous diplomatique pour l’Algérie qui entend à travers cette session marquée définitivement son grand retour au premier plan dans le monde arabe.
Les deux parties ont abordé les principaux sujets inscrits à l’ordre du jour pour ce sommet du centenaire de l’existence de la plus vieille et institution des nations arabes. La question palestinienne et libyenne, les défis sécuritaire et économique sont entre autres les sujets brûlants qui seront abordés à ce sommet.
Pas de sujet syrien à ce rendez-vous
Si entre temps, les rumeurs ont fait état d’une éventuelle étude du retour de la Syrie au sein de l’organisation, ce dossier, ne sera finalement pas abordé à Alger. Selon des sources locales, c’est Damas même qui a demandé à ce que son dossier ne soit pas abordé à ce sommet, rappelant que la Ligue arabe a suspendu le statut de membre de la Syrie en 2011 en raison de la situation de guerre qui prévaut dans le pays.
« Le sommet arabe sera un succès » (Aboul Gheit)
Dans une déclaration à la presse, le Sécretaire général de la Ligue Arabe M. Aboul Gheit a précisé que « la rencontre avec le président algérien a été empreinte de volonté affirmée d’assurer le plein succès de ce sommet qui sera, a-t-il dit, « un sommet rassembleur ».
Le Secrétaire Général de la Ligue Arabe s’est montré confiant quant à la réussite de ce rendez-vous expliquant ceci par une convergence de point de vue entre les différentes parties prenantes. Le prochain sommet arabe « sera un succès vu la bonne préparation et la parfaite organisation assurées en prévision de ce rendez-vous », a soutenu M. Aboul Gheit à l’issue d’une rencontre de concertations politiques bilatérales avec le chef de la diplomatie algérienne.
A l’occasion d’un point de presse organisée cette semaine dans le cadre de la célébration du 60é anniversaire de l’adhésion de l’Algérie à l’ONU ,le chef de la diplomatie algérienne, Ramatane Lamamra s’estime également confiant en ce qui concerne la réussite du sommet d’Alger. « Tous les préparatifs sont achevés, et le président de la République Abdelmadjid Tebboune a tenu à envoyer des lettres personnalisées à chaque dirigeant, car il souhaite que cette rencontre soit unificatrice. La présence de tous est indispensable afin de prendre des décisions nécessaires pour relancer la coopération entre les pays arabes » a-t-il déclaré.
La date du sommet, une symbolique pour l’Algérie
L’organisation de ce 31e sommet de la Ligue Arabe par l’Algérie a été actée le 9 mars dernier par les ministres des Affaires étrangères dans le cadre de la session ordinaire du Conseil qui s’est tenu au Caire. Selon toute vraisemblance le choix porter sur Alger d’abriter cette conférence à partir du 1er novembre n’est pas anodin.
En effet, la date du 1er novembre trouve une résonance grande dans l’imaginaire collectif du peuple algérien puisqu’elle rappelle bien évidemment la date du 1er novembre 1954 qui marque le déclenchement de la Révolution de libération nationale. C’est en parallèle à cette date mémorable que les autorités d’Alger ont décidé d’abriter le sommet à partir du 1er novembre. La symbolique est très forte et s’inscrit dans le prolongement de ses principes en faveur de l’unité arabe et du droit des peuples maltraités.
« Cette date est hautement symbolique en ce qu’elle souligne l’attachement des États arabes aux valeurs de lutte commune pour la libération et l’autodétermination, notamment dans le contexte des défis croissants découlant des graves tensions qui s’accélèrent sur la scène internationale », avait affirmé en mars dernier le chef de la diplomatie algérienne.
Alger veut que ce 31e sommet de l’organisation arabe soit la conférence de la réconciliation au sein du monde arabe. Attaché au principe d’unicité au sein du monde arabe, Alger veut passer le message du dépassement des positions antagonistes au cours de ses assises. Les autorités algériennes espèrent bien évidemment que le monde arabe parle désormais d’une seule et même voix dans un contexte géopolitique maarqué par de profondes mutations politiques,sécuritaires et économiques.