Mi-août 2022 au Mali, les derniers militaires français de l’opération Barkhane, ont quitté le Mali sur fond de relations houleuses entre Paris et la junte au pouvoir à Bamako. Depuis lors, la sécurisation du vaste territoire malien, notamment le Nord, est sous l’emprise des groupes islamistes.
Mali: Les militaires français ont remis la base de Tombouctou aux FAMa le 14 décembre 2021
El Hadj Ag Gamou, général de l’armée malienne et figure importante du Groupe d’autodéfense touareg de la tribu des Imghmad et alliés (Gatia), appelle les jeunes touaregs du Mali et de l’extérieur à se rendre rapidement à Gao pour protéger la ville contre les jihadistes du groupe État islamique dans le Grand Sahara (EIGS).
Pour lui, le monstre est le groupe jihadiste de l’État islamique dans le Grand Sahara (EIGS). Cette organisation qui a fait allégeance à État islamique, veut contrôler le nord du Mali et créer un califat, ajoutent plusieurs sources. Toutefois, le général malien ne dit pas pour le moment quel sera son positionnement sur le terrain par rapport aux Jihadistes du Groupe de Soutien à l’islam et aux musulmans, eux aussi adversaires déclarés de l’État islamique.
C’est la conséquence du retrait du dernier détachement de la force Barkhane, présent sur le sol malien. Les soldats français ont franchi la frontière entre le Mali et le Niger, après neuf ans de présence sur le territoire malien. Barkhane s’est réarticulée hors du pays en moins de six mois.
Au total, la France a dû sortir du Mali quelque 4 000 containers et un millier de véhicules, dont des centaines de blindés, alors que le Sahel connaît une flambée de violences, que le groupe paramilitaire russe Wagner, nouvel allié de Bamako, peine à endiguer.
Plus de 2 000 civils ont été tués au Mali, Niger et Burkina Faso depuis le début de l’année, soit déjà plus que les 2 021 recensés pour toute l’année 2021, selon les calculs de l’AFP à partir d’une compilation de l’ONG spécialisée Acled.
Ces deux derniers jours, la ville de Gao a tourné au ralenti. Administrations fermées, transports à l’arrêt, marchés non approvisionnés. Les travailleurs ont répondu à l’appel des syndicats qui ont lancé un mouvement de grève pour dénoncer l’insécurité grandissante et l’inaction du gouvernement.
Leurs fédérations reprochent les dérapages de certains éléments des forces de l’ordre accusés « d’abus d’intimidation et d’extorsion injustifiés ». Plus au Sud , à Nsongo, la société civile appelle les populations à des actes de désobéissance.
Ces dernières sont de plus en plus exposées aux exactions des groupes armés et terroristes comme l’Etat islamique qui a renforcé son implantation dans le nord du Mali, profitant du retrait des soldats français de l’opération Barkhane.