Un collectif d’ONG africaines, Restitution pour l’Afrique (RAF), a déposé une plainte contre le groupe Bolloré et son ancien PDG, Vincent Bolloré, devant le parquet national financier (PNF) de Paris. Ils accusent le groupe de corruption et de favoritisme dans l’attribution de concessions portuaires en Afrique, demandant la restitution de milliards d’euros. Cette action en justice met en lumière les pratiques opaques du groupe Bolloré sur le continent africain.
Groupe Bolloré : un empire africain contesté
Depuis les années 1980, le groupe Bolloré a développé un vaste empire économique en Afrique. Il a investi principalement dans les infrastructures portuaires, le transport de marchandises et les plantations agricoles. Avec 16 concessions portuaires et plus de 20 000 employés, Bolloré a exercé une influence considérable. Cependant, cette présence a souvent suscité des critiques en raison de son opacité et de ses liens étroits avec les élites politiques locales.
Le collectif RAF, regroupant des ONG de six pays africains, accuse Bolloré d’avoir utilisé des stratégies frauduleuses pour obtenir ces concessions. Ils dénoncent le financement de campagnes électorales, la nomination de responsables politiques à des postes clés et l’attribution de contrats sans appels d’offres. Le collectif estime que ces pratiques ont causé un préjudice financier important aux pays concernés. « La corruption détruit des vies en Afrique. Cela signifie moins de routes, moins d’hôpitaux et moins d’investissements », déclare Jean-Jacques Lumumba, président du RAF.
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Un système de corruption dénoncé
La plainte vise les conditions d’attribution des ports de Lomé (Togo), Conakry (Guinée), Douala et Kribi (Cameroun), Tema (Ghana) et Abidjan (Côte d’Ivoire). Des enquêtes avaient déjà été ouvertes dans plusieurs de ces pays. En Guinée et au Togo, des soupçons de financement illégal des campagnes électorales de Faure Gnassingbé et Alpha Condé par une filiale du groupe avaient été évoqués dès 2013.
Le collectif RAF estime que ces pratiques ont engendré un manque à gagner énorme pour les finances publiques des pays concernés. Ce manque à gagner a limité les investissements dans les infrastructures, l’éducation et la santé. « La corruption détruit des vies en Afrique. Cela signifie moins de routes, moins d’hôpitaux et moins d’investissements », dénonce Jean-Jacques Lumumba, président du RAF. Le collectif demande la restitution d’une partie des 5,7 milliards d’euros issus de la cession de Bolloré Africa Logistics en 2022. Ils souhaitent que ces fonds soient utilisés pour financer des projets de développement en Afrique.
Un procès en perspective ?
La plainte du RAF pourrait mener à une nouvelle enquête et à un procès. Le groupe Bolloré a déjà été condamné à une amende de 12 millions d’euros en 2021 pour des faits similaires. Cependant, le PNF a refusé de clore le dossier en juin 2024, estimant qu’un procès public était nécessaire. « La gravité des faits justifie un procès public », a déclaré le PNF.
Le collectif RAF espère que cette action en justice permettra de faire la lumière sur les pratiques du groupe Bolloré en Afrique. Ils souhaitent que les fonds issus de la vente de Bolloré Africa Logistics soient restitués aux pays africains concernés. Le collectif estime que ces fonds pourraient être utilisés pour financer des projets de développement et améliorer les conditions de vie des populations.