Les récents événements politiques en Algérie et au Soudan présentent quelques similitudes notamment avec des crises politiques et institutionnelles. Alors que l’Algérie a finalement retrouvé une stabilité apparente, le Soudan cherche des voix et moyens pour sortir de la période d’exception dans laquelle il se trouve. A cet effet, le pays veut s’inspirer de l’exemple algérien.
Le Soudan à l’école de l’Algérie
En Algérie tout comme au Soudan, c’est l’armée qui a destitué les deux présidents dans les deux pays après des contestations populaires. En effet le 2 avril 2019, l’ex président algérien Abdelaziz Bouteflika après 35 ans de règne sans partage avait été contraint de quitter le pouvoir. Même cas de figure au Soudan 9 jours après la chute d’Abdelaziz Bouteflika, Omar El Béchir, l’ex dirigeant soudanais avait été chassé également.
Après ces événements qui revêt quelques points communs dans ces deux pays, la période de transition s’est plus ou moins bien déroulée en Algérie avec l’organisation des élections matérialisées par l’accession au pouvoir du président Abdelmadjid Tebboune en 2020. Mais au Soudan la situation est moins reluisante avec un nouveau report des élections prévues initialement le 21 novembre dernier. La conséquence directe de cette situation c’est que la période de transition a été prolongée de 14 mois. Mais le nouvel accord entre les civils et les militaires tarde à se matérialiser. Pour trouver une issue favorable, la junte militaire au pouvoir à Khartoum veut se baser sur l’exemple algérien. C’est dans cette optique que le chef d’état-major de l’armée soudanaise, Mohamed Othman al-Hussein, s’est rendu à Alger à la tête d’une haute délégation militaire, le 22 novembre. Le haut officier a rencontré son homologue Saïd Chengriha et les discussions ont porté surtout sur des questions sécuritaires.
La situation sécuritaire en Libye préoccupe également les deux armées puisqu’elles sont confrontées à l’insécurité à leur frontière avec la Libye. Pour y faire face les deux commandements militaires entendent conjuguer leurs efforts, pour relever les défis sécuritaires et renforcer les relations de coopération entre les deux pays.