Mme Dominique Ouattara, Première Dame de Côte d’Ivoire, est une figure qui ne laisse personne indifférent. Pour certains Ivoiriens, elle incarne une dame de fer, une main invisible qui tiendrait les rênes de la République, une perception nourrie de murmures et de théories parfois sombres. Pour d’autres, elle est une mère, une âme bienveillante qui veille avec tendresse sur son peuple. Et vous, que voyez-vous en elle ? Patrice Dama l’a décrite, mais aujourd’hui, c’est une histoire plus profonde, plus humaine, qui se dévoile.
Dominique Ouattara, ce qu’elle a fait
« Monsieur, je souhaiterais vous demander une aide », m’a écrit un jour un jeune Ivoirien prénommé Hervé. C’était un message simple, presque banal, reçu alors que je passais une soirée d’astreinte sur afrique-sur7.fr. « Comment pouvons-nous vous aider ? », ai-je répondu, un peu intrigué. « J’aimerais adresser un courrier à la Première Dame, Mme Dominique Ouattara.» Ma première pensée fut cynique : encore un qui va quémander de l’argent, comme tant d’Ivoiriens frappés par la misère qui se tournent vers les autorités dès que le vent tourne mal. Après tout, n’est-ce pas à elles de créer les conditions d’une vie meilleure ?
Mais quelque chose dans sa démarche m’a poussé à creuser. « Pourquoi ne pas contacter directement son service de communication ? », lui ai-je demandé. Sa réponse m’a désarçonné : « Parce que je ne veux pas juste lui parler à elle. Je veux que les Ivoiriens entendent ce que j’ai à dire. » J’étais prêt à refuser, à clore cette conversation. Pourtant, par curiosité, je lui ai demandé de m’en dire plus. Et là, j’ai pris son numéro et lancé l’appel, et Patrick Hervé se livra, avec une histoire qui m’a ébranlé, balayant mes réticences comme un souffle inattendu.
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Hervé, un jeune homme sans emploi, vit à Port-Bouët, une commune populaire d’Abidjan. Il a une compagne, un fils, Yan, âgé de 4 ans, qu’il aime d’un amour viscéral, un amour qui transcende sa propre pauvreté. Hervé est de ces parents qui donnent tout, jusqu’à leur dernier souffle, même quand leurs poches sont vides. Il offre à Yan ce qu’il n’a jamais reçu de ses propres parents : une tendresse infinie, une présence indéfectible.
Un soir, après une promenade joyeuse dans un glacier avec son petit garçon, le monde d’Hervé bascule. Yan fait un malaise respiratoire, soudain, terrifiant. Paniqué, il se précipite à l’hôpital de Port-Bouët. Le diagnostic tombe comme un couperet : paludisme sévère. On administre un traitement à l’enfant, mais son état s’aggrave. Il sombre dans le coma. L’hôpital, dépassé, presse Hervé de le transférer au CHU de Cocody. Mais comment faire sans argent ? Ses amis se mobilisent, une collecte s’organise dans l’urgence, et Yan est transporté. Dès le lendemain, le coma s’installe, plus profond, plus inquiétant.
Au CHU, un médecin livre enfin la vérité après une série de tests : ce n’est pas seulement le paludisme. Yan est né avec une malformation cardiaque rare, une sentence qui laisse peu d’espoir. On lui conseille de l’emmener à l’hôpital Mères et Enfants de Bingerville, mieux équipé pour les soins pédiatriques. Désespéré, Hervé rédige une lettre à Mme Dominique Ouattara, un cri du cœur jeté dans l’inconnu, sans savoir si elle lui parviendra. En attendant, il campe aux abords du CHU, incapable de rentrer chez lui à Port-Bouët, ses maigres ressources épuisées. Le médecin de Yan, touché par son dévouement, finit par lui tendre 50 000 FCFA pour payer l’ambulance pour le transfert de l’enfant vers Bingerville. Un geste d’humanité dans un océan de désespoir.
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À Bingerville, Yan est placé dans une chambre isolée. Les médecins se succèdent, les examens s’enchaînent, confirmant le diagnostic implacable. Cette malformation, si rare, si cruelle, réduit leurs espoirs à néant. On prépare Hervé à l’inévitable, mais lui refuse de baisser les bras. Et puis, un miracle : une prise en charge totale des frais médicaux arrive, signée Mme Dominique Ouattara. Hervé n’y croyait plus, et pourtant, elle était là, comme une lumière dans la nuit.
Yan reste dans le coma des mois durant, 1 an 1 mois plus précisément. À Bingerville, il oscille entre vie et mort, fragile comme une flamme sous le vent. Des spécialistes français viennent même tenter l’impossible. Par moments, son état s’améliore, fragilement, mais les séquelles du coma et sa malformation le condamnent. 1 an. De longs mois qu’Hervé met sa vie en pause, s’installant près de l’hôpital pour veiller son fils, jour après jour.
Un jour, un signe d’espoir surgit. Yan, toujours en fauteuil roulant, demande une promenade dans l’hôpital. Pour la première fois depuis des lustres, il sourit. Ce sourire illumine Hervé, ravive son cœur usé par la lutte. Il rentre chez lui ce soir-là pour se doucher, le cœur plus léger. Mais à peine arrivé, son téléphone sonne. L’hôpital. « Revenez vite. » La nouvelle le foudroie : Yan est parti. Effondré, brisé, Hervé hurle intérieurement contre cette injustice. Comment le destin pouvait-il être si cruel, après une journée si belle, la meilleure depuis 1 an ?
Mme Dominique Ouattara aura dépensé plus de 78 millions de FCFA pour tenter de sauver Yan, sans rien attendre en retour. À la mort de l’enfant, Hervé, malgré sa douleur, prend son courage à deux mains et publie un message sur les réseaux sociaux. Un merci vibrant, sincère, à cette femme qui l’a soutenu dans l’épreuve.
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Mais aujourd’hui, cette même femme, si généreuse, est traînée dans la boue par certains sur les réseaux sociaux. Sans prendre parti dans ce qui ressemble à une guerre politique, Hervé est révolté, blessé, de voir sa bienfaitrice ainsi salie. Il se souvient d’une anecdote : alors qu’il disait au personnel soignant vouloir remercier la Première Dame en personne, on lui a répondu qu’il n’était pas un cas isolé. Des milliers d’autres, parfois bien plus coûteux, avaient bénéficié de son aide discrète.
« La politique, c’est une dialectique, une confrontation d’idées pour approcher une vérité, pas un outil pour transformer le blanc en noir », confie Hervé, la voix tremblante d’émotion. « Dire de Mme Ouattara ce que ses détracteurs en disent, c’est une insulte pour tous ceux qui ont vu ses œuvres de bonté. », dit Patrick Hervé S.
Et moi, j’ajouterais que la politique ne devrait pas tout permettre. Elle se fait par des personnes matures qui devraient montrer cette vertu dans leur moindre prise de parole. Le respect en toute circonstance, y compris dans l’adversité, vous assure un combat loyal où aucun coup tordu ne viendra de votre adversaire. Si la fin justifiant les moyens vous amène à utiliser des méthodes irrégulières pour décrédibiliser vos adversaires, vous vous exposez au recours à tous les moyens par ces derniers.
Madame Dominique Ouattara est une mère, une sœur et une épouse qui ne peut être traitée de n’importe quelle manière par qui que ce soit. Le respect est une armure, même dans l’adversité.
Photos de Yan, le fils de Patrick Hervé.

