Nul n’ignore l’importance et l’impact politico-économique des diasporas dans leurs pays d’origine respectifs eu égard aux énormes transferts de capitaux et divers investissements économiques et de savoir-faire. Elles sont à l’image, au reflet d’une politique de bonne ou mauvaise gouvernance à l’aune des diverses manifestations et critiques politiques sur le plan international. Nonobstant ses apports cruciaux dans la vie de la nation, elles sont ignorées dans les prises de décisions de la vie politico-sociale de leurs pays d’origine. Elles ne se sentent utiles que lorsque l’élection présidentielle approche. Quelles sont donc les causes sociologiques de la mise à l’écart de la Diaspora ivoirienne par les autorités politiques et administratives du pays ? De nombreuses personnes le savent, mais peu l’abordent publiquement.
Les autorités politiques et administratives marginalisent les Ivoiriens de la diaspora
En effet, la mise à l’écart de la Diaspora par les autorités a toutes les apparences d’un sujet tabou, aussi bien chez les analystes que dans l’opinion publique. Nous estimons que les autorités doivent promouvoir les compétences de la diaspora et mettre en place des actions afin de permettre au pays de bénéficier du réservoir de capacités dont il dispose à l’extérieur. Mais hélas ! Nous sommes au regret de constater que les autorités ne s’empressent pas de rapatrier les compétences nationales dont dispose le pays à l’étranger. En revanche, curieusement en période électorale elles semblent s’y intéresser activement dans la mesure où elles tirent un avantage direct pour la consolidation de leur pouvoir.
À fortiori, les pays désireux d’exploiter le potentiel de leur Diaspora, il existe un éventail de mesures viables notamment les droits politiques qui permettent aux membres de la Diaspora à se présenter à une élection alors qu’ils résident à l’étranger (Amendement de l’article 71 de la loi électorale) et prévoir des sièges pour la Diaspora au parlement. C’est le lieu de dénoncer le caractère deux poids deux mesures dont certains de nos compatriotes de la Diaspora notamment Dramane CISSÉ, Président de la Diaspora du district du Denguélé, ont été recalés en application de cette loi pendant que d’autres y ont été autorisés à candidater en indépendant. Ce cadre issu de la Diaspora est une aubaine d’opportunités pour l’essor de sa région d’une part et des membres de la Diaspora ivoirienne de France d’autre part.
Exclus des instances de décision malgré leur détermination pour la cause du RHDP dans l’hexagone
Ses actions de bienfaisance, se comptent par milliers. Nonobstant son implication significative dans le développement économique et social du pays et particulièrement dans le Denguélé, ce cadre n’est pas assez soutenu. Ils sont nombreux à l’instar de Dramane CISSÉ, notamment Bemitian OUATTARA dans la région du Poro , KONÉ Sékou dit SOUEK, Ousmane TOURÉ, Mousatapha DIABY dit BLANCHARD dans la région du Kabadougou, Awa CISSÉ dans le Guémon, Tchang Ledozo dans la région du Hambol, pour ne citer que ceux-là. Malgré leur détermination pour la cause du RHDP dans l’hexagone et leur investissement socio-économique dans leurs régions, aucun d’entre eux n’a été retenu pour représenter le RHDP dans leurs zones géographiques dans le pays.
Au demeurant, des subterfuges politico-politiciens ont été trouvés pour les en dissuader et les isoler en candidats indépendants. Hormis le système népotiste de désignation des candidats, la Diaspora regorge d’éminents intellectuels et cadres politiques qui peuvent mieux servir la nation dans les institutions internationales, mieux servir la Diaspora en lieu et place des sempiternels parachutages des personnalités qui connaissent moins les réalités et le quotidien des ivoiriens de l’Extérieur. Au regard du laissé-pour-compte de plus en plus manifeste entre Diaspora et les autorités politiques et administratives, nous pouvons légitimement nous demander si les responsables politiques n’ont pas organisé une coupure entre eux et les ivoiriens de l’Extérieur.
Cette politique des citoyens de l’Extérieur se manifeste par une minoration de l’intérêt accordé à la diaspora par rapport à leurs compatriotes résidents locaux. « L’individu susceptible réagit donc à la critique et à l’ensemble des situations analogues que cette critique réactive. » (À suivre)
Par Idriss DAGNOGO